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Le second critère qui peut être mis en évidence est constitué par la grande quantité d’armes à bord (1190 occurrences), notamment l’importance des munitions (104 boulets de canon et grenades ; 1072 balles de mousquet) qui ont été préservées et qui indiquent clairement qu’il s’agissait ici d’un navire prêt à engager le combat. Les plans de coupe de nombreux vestiges conservés au Musée National d'Histoire de Mahébourg, à Maurice, permettent à cet instant du  lm d'illustrer avec force, par l'image, toutes ces informations.
LA SCIENCE AU SERVICE DE L'HISTOIRE
La mission 2020 d'une durée de 10 jours a aussi pour but de renseigner au maxi- mum le site archéologique de l’épave avec la création d’une cartographie numérique. En e et, depuis 1980 et l’édi cation d’un plan de l’épave par Patrick Lizé avec la loca- lisation des principaux vestiges, aucune cartographie récente n’a depuis été établie. Une reprise du plan de 1980 avait été opérée en 1990 lors de la 2ème campagne mais restait très rudimentaire, à l’état d’ébauche.
La photogrammétrie est à la fois une science et un art qui a pour objectif de créer des mesures tridimensionnelles et des représentations détaillées et précises d’un objet ou d’un lieu à partir de multiples photographies. Cette technique peut être utilisée pour collecter des données sur un chantier archéologique sous-marin, en réduisant notamment le temps et les ressources normalement nécessaires pour de telles opé- rations. Bien que la plupart des projets de photogrammétrie sous-marine en contexte archéologique soient réalisés avec l’aide de plongeurs et de caméras DSLR étanches, les expérimentations avec les AUV (autonomous underwater vehicles), ROV (remo- tely-operated vehicles) et des Micro-ROVs que l’on appellent parfois drones sous-marins deviennent plus courantes ces dernières années. Ces robots contrôlés depuis la sur- face permettent de collecter des données à des profondeurs di ciles d’accès pour les plongeurs, là où la visibilité peut être réduite, plus rapidement et à moindre coût en comparaison avec une équipe de plongeurs professionnels.
L'un des intervenants nous précise ainsi que les principaux objectifs de cette mission consistent à créer des modèles photogrammétriques en 3 dimensions, des orthophotos et des éléments cartographiques en 2 dimensions de l’épave du "Speaker". Ces modèles devront être su samment précis pour permettre aux archéologues de l’équipe de réaliser une interprétation et une analyse complète de l’épave. Pour ce faire, l’équipe déploiera donc une solution technique légère de type “ROV” (Remotely Operated Vehicles) qui repose sur des technologies innovantes que le grand public et l’industrie dénomment plus communément drones sous-marins. Les données collectées permettront aux archéologues de créer des éléments d’étude tels qu’un plan précis de l’épave dans son environnement, des plans de coupes transversales, une recons- truction de la coque. Ces données seront également utiles pour étudier les conditions du naufrage ainsi que le contenu du navire. Les données géo-spatiales et photogra- phiques seront collectées par un ROV de nouvelle génération, à la fois léger, com- pact, résistant, et capable d’être modi é pour embarquer di érents types de capteurs.


































































































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