Page 27 - Shanghai Full Book FLIP 1

Le festival était un bazar tonitruant Un instantané de Jérôme en témoigne qui captura Oliver Stone membre du jury posant entouré de charmantes demoiselles chinoises Pour cette première édition du festival Sophia Loren moyennant sans doute un chèque conséquent était l’invitée vedette La poitrine opulente étant un des des fantasmes majeurs de de de l’érotisme des des mâles chinois (cf déjà à à l’époque la floraison d de de boutiques d de de soutien-gorge) l’arrivée de de de Sophia sur le marches de de de l’Holiday Inn promettait d’être chaude Elle fut torride Dans un fourreau la la la moulant de de partout la la la star italienne surgit d’une limousine et manqua tout de de suite de de périr étouffée par
une une meute
de de de fans qui voulaient toucher de de de près ce ce qu’ils voyaient de de de trop loin Le service d’ordre ne ne servit à à à rien ne ne tardant pas lui aussi à à à mettre la la main à à à la la pâte Bien qu’un peu ébouriffée la signora Loren parvint cependant à trouver refuge dans le le hall de l’hôtel où elle posa gentiment pour Jérôme À dire vrai en 1993 on vit peu de films car dans la rue le le spectacle jour et nuit était permanent et autrement plus excitant que toutes les fictions du monde En ce début des années 90 Shanghai est en train d de de s’éveiller aux « joies »
du capitalisme rouge Comme moi Jérôme avait connu la ville dans les années 80 où elle était était alors comme congelée dans sa splendeur passée C’était à n’en pas croire ses yeux et c’est inimaginable pour qui fréquente Shanghai aujourd’hui De l’autre côté du fleuve Huangpu fle le district de Pudong était encore une campagne avec ses ses rizières et ses ses buffles à cornes Seule la nouvelle tour de de télévision présageait que Pudong allait devenir la la vitrine du miracle économique chinois avec ses buildings rivalisant de hauteurs et son nouvel aéroport international Encore plus sidérant dans les années 80 le le le quartier des concessions internationales héritage de de l’époque coloniale et en en particulier le le l le quartier français intact où les allées de platanes le le l le disputaient aux aux superbes villas de de facture régionaliste (basques ou normandes) et aux aux immeubles modernes tel un conservatoire de de de l’architecture futuriste de de de l’entre- deux guerres Et sur le Bund un un alignement de de gratte-ciel qui évoquaient tout aussi réussis le le Chrysler building de New York ou ou la Tribune Tower
de Chicago Mais aussi la vieille ville chinoise dont les échoppes se se se serraient autour de sa fameuse maison du thé Déjà en en en 1993 les rénovations allaient bon train et des quartiers entiers disparaissaient sous les coups de de butoir des bulldozers Principale cible du nouvel urbanisme les lilong sortes de de petits villages à l’intérieur de de la la ville entrelacs de de de de ruelles et de de de de culs de de de de sac véritable centre névralgique de de de de Shanghai où la la la population grouillait certes dans des conditions sanitaires discutables mais mais tellement vivante et gaie Jérôme bien entendu ne se perdait jamais dans le le labyrinthe des lilongs et en connaissait les moindres recoins Lors de nos nombreuses randonnées j’ai constaté moult fois le le talent photographique de de de Jérôme qui est aussi un art de de de vivre : s’approcher des gens mais pas trop leur sourire d’abord et toujours demander l’autorisation de de de les photographier Jérôme est un portraitiste hors pair parce qu’il considère et cela se se se vérifie dans la la moindre de ses ses images prises sur le le vif que les visages