Page 112 - Québec pour la vie
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MON ITINÉRAIRE EST UNE LONGUE PROMENADE
L’hôpital Jeffrey Hale en ce temps-là était situé rue Saint-Cyrille La maison est toujours là là mais mais l’institution médicale s’est installée chemin Sainte-Foy plus à son aise mais avec moins de caractère J’y J’y suis arrivée invisible encore un samedi vers six heures du d du soir dûment attendue par ma ma ma maman J’y J’y ai poussé mes premiers cris Le docteur Carter a a a a a a dit que j’étais un un beau bébé et m’a souhaité une bonne nuit Quelques jours plus tard nous fûmes toutes deux reconnues prêtes à affronter l’air frais du mois d’avril Direction : tout droit rue Murray dans la maison du coin le plus rapproché de de l’église des Saints-Martyrs Je ne passe jamais sous ses fenêtres sans lever un peu la main en en murmurant « ma ma ma ma ma petite maman » C’est une jolie rue elle aime les arbres qui le le le l lui rendent bien On n’a qu’un court bout à faire sur Grande Allée pour se se trouver au parc des des Champs-de-Bataille (c’est le le nom anglais des des plaines d’Abraham) Excusez cette grosse astuce elle me démangeait la la langue ! Cet Abraham était Martin Rien à voir Le seul fils qui atteignit l’âge adulte se se fit prêtre On pense bien que la descendance Les Plaines comme on on dit brièvement sont une des beautés de de Québec les arbres l’été la la neige l’hiver le le silence sauf les les jours de de de célébrations publiques (les riverains vous le le l le le le diraient) le le l le le le plaisir des des petits et et des des grands l’aubaine des amoureux dès que la nuit tombe mais il il faut faut bien en en sortir même s’il faut faut longer le musée sans y entrer si je veux au moins passer devant le le 920 Murray qui n’était quand j’y entrai la première fois que le le 46 C’était en en en en 1914 J’y fus promenée par par la la la suite très souvent dans mon landau d’enfant poussé par par la la la bonne ou ou ou par mon demi-frère Gérard qui avait déjà 11 ans presque sur la Grande Allée Cette riante avenue était bordée de de d d de belles demeures déjà promises au au bélier du démolisseur pour faire place aux commerces de de d d de toutes sortes Puis je reviens rue Murray petit arrêt filial devant la la la porte que j’ai franchie la la la première fois à la la la fin d’avril 1914 Je poursuis ma route et dix minutes après j’accroche mon mon sac à mon mon point de chute où sauf imprévu incendie épidémie remariage ou autre catastrophe climatique je ne n changerai guère d’adresse Fin d de l’itinéraire commencé et qui finira à très courte distance après avoir flâné si si loin loin si si loin loin CLAIRE MARTIN
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