Page 96 - Québec pour la vie
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QUÉBEC MA DOUCE
Certains te te voient murée dans ton silence de de pierres et de de fenêtres ouvertes sur nulle part Pour eux tu es es es es charmante et et et et provinciale trop trop petite et et et et trop trop calme L’avenir est ailleurs disent-ils et et et et ils ils ne font que passer le le le temps d’une photo-souvenir à l’ombre de ton château ou ou ou sous le cap Diamant dont ils ignorent qu’il à â a a a a a connu l’assaut du général Wolfe Et la photo jaunira tandis qu’ils visiteront le le monde ses ses splendeurs et ses ses mystères en en t’oubliant des années entières Ceux-là n ne connaîtront jamais les les métamorphoses de de tes saisons sur les les arbres de de de de de la Grande Allée sur l le cœur des des gens qui ne sauraient vivre loin de de de de de ta lumière pendant que des des cités entières ploient sous le le nombre la la peur et la la faim le le bruit L’horreur au milieu de de leurs splendeurs Québec qui me portes en toi depuis un demi-siècle généreuse de de de de ton horizon d’eau et de de de de montagnes tu as gravé en en en mon âme des des paysages humains qui ont la la tendresse de de de tes nuits sur les Plaines en en en juillet et et des des oasis de paix vastes comme le Saint-Laurent à tes tes tes pieds Tes vents qui font baisser la tête tes tes tes pluies trop souvent pour les adorateurs du soleil ton hiver de de glace m’ont créé des plages intérieures d’où surgissent le le le poème la la la beauté et d’infinies questions sur le dur dur désir d de durer Un jour j’ai cru te te trahir à jamais pour les beaux yeux d’une métropole ses chants de de sirènes Loin de de tes chuchotements de de d de ton ciel toujours à vue de de d de tes regards amis au détour d’une rue je suis vite revenue de de d de l’exil pour ne plus repartir et me laisser de de de nouveau éblouir par par les levers du jour au-dessus de de de la la basilique Tu as as nourri nourri mes racines Québec je nourrirai les tiennes là-bas où dorment déjà ceux que j’ai tant aimés Et tes oiseaux continueront de de de de de chanter et les enfants enfants enfants de de de de de mes enfants enfants enfants de de de de de faire des enfants enfants enfants que tu berceras à leur tour de de de de de tes tes tes tes tes tes petites musiques de de de tes tes tes tes tes tes voix en sourdine de de de tes tes tes tes tes tes cantates du du dimanche et et du du chant âpre de de de tes tes tes tes tes tes automnes Québec ma douce Pour la suite du monde et ta ta beauté en partage JULIE STANTON
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