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PATHOLOGIES
ÉVITER LA DÉPENDANCE
À force de se substituer aux solutions naturelles, les laxatifs entraînent une forme de paresse intestinale, synonyme de dépendance aux laxatifs. L’arrêt de ces derniers accentue encore plus la constipation... et incite donc à les reprendre !
NE PLUS SOUFFRIR DE CONSTIPATION
Plusieurs mesures de prévention permettent de conserver un transit intestinal suffisant.
Vous devez :
Manger des aliments qui facilitent le transit, comme les fruits, les légumes et d’une façon générale, tous les aliments riches en fibres.
Éviter les changements brutaux d’alimentation (voyages, régimes...) qui perturbent votre équilibre intestinal.
Bouger. En effet, la station assise ou pire, allongée (devant la télé !), a tendance à ralentir le transit. Sans parler de pratique sportive, il faut donc avoir un minimum d’exercice physique chaque jour, comme la marche
à pied, le ménage, la montée d’escaliers...
Boire de l’eau. La déshydratation est un facteur favorisant la constipation. Muscler votre sangle abdominale. À défaut d’accélérer le péristaltisme, des muscles abdominaux toniques permettent de mieux éliminer les selles lors des efforts de défécation.
PÉRISTALTISME
Le péristaltisme intestinal correspond à l’ensemble des contractions de l’intestin qui permettent la progression
des matières vers le rectum.
Ce mouvement de reptation
de l’intestin est dû aux fibres musculaires contenues dans
les parois coliques dotées d’un réseau nerveux autonome. L’intestin est donc, à sa façon, un organe neuromusculaire.
qui activent la muqueuse intestinale et contractent les muscles du sys- tème digestif afin d’améliorer le pé- ristaltisme intestinal (voir encadré). Ces laxatifs augmentent également l’hydratation des selles qui sont plus rapidement éliminées et, comme elles sont molles, le sont plus faci- lement. D’autres types de laxatifs peuvent être utilisés, comme les laxatifs dits « hyperosmolaires », qui se contentent d’augmenter l’hydra- tation des selles, ou les laxatifs lu- brifiants qui facilitent le glissement des selles dans le côlon.
DÉSHYDRATATION...
La maladie des laxatifs concerne surtout les femmes (9 femmes pour un homme) présentant pour la plupart des troubles de la per- sonnalité. Cet abus de laxatifs se manifeste par une accélération du transit intestinal qui peut aller
jusqu’à la diarrhée, mais aussi par des nausées et des vomissements qui augmentent la déshydratation. En effet, du fait de la capacité du laxatif à hydrater les selles, l’abus de laxatifs peut provoquer une dés- hydratation responsable d’une fa- tigue. Quant à la diarrhée, son effet de « chasse » ou de « purge » peut entraîner une irritation intestinale à l’origine de douleurs abdominales.
... ET DÉSORDRES MINÉRAUX DIVERS
Les laxatifs exposent à un déséqui- libre électrolytique (minéraux et oligo-éléments), notamment une baisse du potassium. Ce déséqui- libre peut entraîner des malaises et des troubles cardiaques. La mala- die comporte également une perte de poids ou, au contraire, une prise de poids. Les laxatifs sont d’ailleurs utilisés par certains athlètes chez qui le poids ou l’esthétisme entrent en ligne de compte (culturisme, judo, boxe...). Du fait des troubles électrolytiques, le risque de décès n’est pas à écarter dès lors que l’abus est important et prolongé.
PRÉVENTION
La meilleure façon de ne pas souf- frir de cette maladie est encore d’éviter l’utilisation des laxatifs de façon prolongée, ou sans raison médicale. Une conséquence s’im- pose, prenez avis auprès de votre médecin. La vente libre des laxatifs n’est pas la garantie d’une absence de risques. Enfin, la prise en charge psychologique est importante dans les cas où la pathologie est le fait de troubles psychologiques (ano- rexie, boulimie...) où la personne malade pense réguler l’absorption calorique en évacuant précoce- ment les matières. Un effet vain, car l’absorption calorique s’effec- tue bien en amont du côlon.
Dr Daniel Gloaguen
Rebelle-Santé N° 213 67

