Page 6 - Le Petit Journal n° 203
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beauté
comme il en existe dans le secteur alimentaire. Plusieurs ré- férentiels ont été élaborés, en France ou dans d'autres pays, avec des critères parfois un peu différents, et sont contrôlés par des organismes non étatiques. Un gros business, selon certains, puisque le bio est en vogue et que les certifications sont loin d'être gratuites, et une jungle de labels dans laquelle le consommateur se perd...
Une norme pour mettre de l'ordre ?
L'origine de la norme ISO 16128 vient de la volonté d'établir un socle unique pour définir ce que sont les ingrédients et les produits cosmétiques naturels et biologiques : une seule règle, valable partout dans le monde. Classiquement, une norme est élaborée au sein de l'Organisation internationale de normalisation (Interna- tional Organization for Standardization ou ISO). Elle est le résultat d'un consensus, trouvé au terme de discussions re- groupant des représentants du monde entier. Elle est alors considérée comme « l'état de l'art » en la matière et de­ vient une référence internationale.
Le maître­mot ici est « consensus » : il s'agit de trouver un accord entre toutes les régions du monde, dont les ap- proches sont parfois à l'opposé. Un exemple : certains pays considèrent que les végétaux génétiquement modifiés restent des ingrédients naturels, alors que les référentiels bio européens interdisent tous absolument ces OGM...
Qui dit consensus dit aussi parfois compromis... et selon Romain Ruth, la « surreprésentation de la cosmétique con- ventionnelle » a conduit à ce que les référentiels existants ne soient pas pris comme base de travail, et a obligé les acteurs historiques du bio à quitter la table des discussions de l'ISO. D'où leur opposition au texte aujourd'hui.
Que dit la norme ?
La norme ISO 16128 a été déclinée en deux volets. La première partie, publiée en 2016, est consacrée à la dé- finition des ingrédients et détaille les critères qui font qu'un ingrédient peut être considéré comme « biologique », « dérivé biologique », « naturel » et « dérivé naturel ». La deuxième partie, qui a été publiée en septembre 2017, fournit les modes de calculs permettant d'établir les indi- ces de naturel et/ou de biologique des ingrédients, dont
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