Page 13 - Le Petit Journal de Rebelle-Santé n° 217
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FAIT-MAISON
Les butineuses, abeilles ouvrières spécialisées dans la récolte, passent leur courte vie à voler
dans les cinq kilomètres aux alen- tours de la ruche à la recherche de nectar, pollen ou propolis. Durant leurs voyages, elles se posent sur les fleurs pour y aspirer leur nectar, qu'elles stockent ensuite dans des sacs à miel pour les ramener à la ruche.
Nectar et miellat
Parfois, les abeilles se contentent de récupérer le travail déjà fait par d’autres insectes, notamment les pucerons ou les cochenilles, qui eux aussi apprécient le fameux nectar et autres bonnes substances de la plante. Les sécrétions de ces in- sectes sont elles aussi sucrées, très proches du nectar lui-même, c’est le miellat. Les abeilles viennent sucer à leur tour ce miellat directement sur les petits insectes ou sur les feuilles sur lesquelles il est tombé. Elles le transportent dans leur jabot jusqu'à la ruche, y mélangeant leurs sécré- tions salivaires, riches en enzymes.
Une fabrication sous haute surveillance
Arrivé à la ruche, le miel passe d'abeille en abeille, de jabot en ja- bot pendant un bon quart d'heure jusqu'à obtenir une consistance de stockage idéal en faisant évaporer l'eau et en ajoutant à chaque fois des enzymes. Le miel est ensuite déposé dans une alvéole provisoire le temps que son degré d'humidité diminue, puis dans une autre, dé- finitive, qui sera ensuite scellée avec de la cire.
Un "bon" sucre
À l'heure où le modernisme a sou- vent fait perdre l'habitude d'utiliser le pouvoir sucrant du miel en le remplaçant par des sucres raffinés (de canne ou, plus couramment encore chez nous, de betterave), il est bon de rappeler la supériorité du miel dans bien des domaines, énumérés par le Dr Jarvis, médecin américain célèbre pour avoir mis à
l’honneur les propriétés du vinaigre et du miel (et dont les ouvrages, au siècle dernier, étaient des best- sellers) :
• Le miel n'irrite pas le système digestif.
• Le miel est facilement et rapide- ment assimilé.
• Le miel est un stimulant éner- gétique de premier ordre.
• Le miel est le carburant du mus- cle.
• De tous les sucres, le miel est le mieux supporté par les reins.
• Le miel est légèrement laxatif. • Le miel est un sédatif.
• Le miel est facile à trouver.
• Le miel n'est pas cher !
Pour cette dernière remarque con- cernant le tarif du miel, le point de vue du Dr Jarvis est à replacer à son époque, c'est-à-dire dans la pre- mière moitié du XXe siècle, et dans le Vermont, sa région en Amérique. Car, à notre époque, pour bénéficier d'un miel de qualité, il est souvent recommandé d'y mettre le prix, d’autant qu’il existe de nombreuses falsifications. Elles ont été relevées dans de récentes enquêtes. Veillez à ce que soit indiquée la provenance, en particulier quand il s’agit de mé- lange de différents miels. Sans faire de chauvinisme, préférez le miel local, et si vous connaissez le producteur, c’est encore mieux. Quoi qu’il en soit, lisez bien l’étiquette du pot.
Le miel pour votre santé
Le miel n'est pas un simple sucre. Sa composition très complexe, qui réserve encore bien des mystères, comporte environ 38 % de fructose, 31 % de glucose, 2 % de saccharose, 17 % d'eau, mais aussi de nom- breuses vitamines, des enzymes et des oligo-éléments. Selon la prove- nance du miel, ses qualités peuvent varier : un miel de romarin aura des bienfaits propres au nectar dont il provient ; il sera conseillé pour le foie et comme tonique ; un miel de châtaignier, quant à lui, sera davan- tage indiqué en cas de problèmes de circulation sanguine ; un miel d'eucalyptus dégagera vos voies res- piratoires...
Les indications générales
Le miel est surtout connu pour ses propriétés antiseptiques et cica- trisantes sur l'épiderme et, depuis des millénaires, il est employé à ce titre pour soigner les blessures et les brûlures. On sait aussi qu'il contient une substance antibio- tique, l'inhibine, qui explique cer- tainement son efficacité en cas de problèmes de refroidissements. Le miel, associé au lait ou à une tisane, donne de très bons résultats pour calmer la toux et les maux de gorge, et tout simplement pour trouver le sommeil. Il est aussi conseillé en cas de troubles intestinaux, sans doute parce qu'il s'oppose à la proliféra- tion de germes pathogènes dans la flore intestinale (la salmonelle, par exemple, ne résiste pas longtemps lorsqu'elle est en contact avec le miel).
Pour presque tous les maux cou- rants, il existe des recettes à base de plantes et de miel. La plupart du temps, on prend ces préparations maison, jusqu’à ce que les troubles disparaissent. Pour les vins mé- dicinaux, sachant que l’abus d’alcool est dangereux, un petit verre à liqueur par jour suffit. Pour les ti- sanes, on conseille généralement 2 à 3 tasses par jour. Dans tous les cas, n’hésitez pas à remplacer aussi souvent que possible le sucre par le miel : dans les yaourts, sur les com- potes, dans le thé et même dans le café ! Pour ce dernier, choisissez un miel peu parfumé comme celui d’acacia, de trèfle ou de tournesol.
Dans les recettes et remèdes propo- sés dans les pages suivantes, il est précisé quel miel doit être utilisé, mais c'est à titre indicatif et vous pouvez toujours le remplacer par ce- lui qui est dans votre placard.
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