Page 40 - Rebelle-Santé n° 218

RENCONTRE
Natalie Georges
"L’AUTRE CONNEXION"
une école dans la nature sauvage
Comment passe-t-on de manager d’une start-up WOOFING DANS LE CANTAL florissante à la vie dans les bois et l’apprentis-
sage d’un retour à la nature ? « C’est un acci- dent de la route et la rencontre avec la mort qui a été le déclic, se souvient Cécile Faulhaber. Je me suis rendu compte à quel point ma vie n’avait pas de sens. Je gagnais beaucoup d’argent, certes... mais ressentais un immense vide intérieur ! »
Après de longues études et alors que le monde de la finance s’ouvrait à elle, la jeune femme alors âgée de 37 ans quitte tout cela – question de survie. Il y a ce vide existentiel qui la tarabuste.
UN MOIS SUR LE CHEMIN DE COMPOSTELLE
C’est alors qu’elle décide de partir marcher. « La Pari- sienne que j’étais n’y connaissait rien à la nature, mais je me suis lancée seule entre Le Puy et la frontière espa- gnole, en novembre », raconte la réalisatrice. Et là, le miracle opère. La marche solitaire en pleine nature fut initiatique. Les hasards ont commencé à affluer. « Moi, l’ancienne citadine, je me suis connectée au vent, à la pluie et je suis revenue de Saint-Jean-Pied-de-Port transformée. Grâce à la marche, j’avais redécouvert la lenteur et trouvé le rythme juste. Et surtout, je m’étais reconnectée à la joie ! »
Mais voilà, que faire de tout cela ? Le retour à la ville n’est pas facile. Au grand dam de sa famille et de ses amis, Cécile plie bagages et part faire du woofing dans le Cantal, avant de lancer une épicerie bio dans une ancienne école de village du Forez, quelque part entre Saint-Étienne et Clermont-Ferrand. La rencontre avec ce monde de l’agriculture respectueuse de l’environ- nement, le contraste saisissant avec sa vie d’avant la mettent dans une colère noire. « Voilà 2 mondes qui sont aux opposés et ne se comprennent pas, constate- t-elle dépitée. Que faire ? »
DANS L’OUEST CANADIEN...
« En 2017, au Canada, le hasard m’a amenée sur une île au large de Vancouver, en Colombie britannique. C’est là que Jean-Claude Catry, ancien guide de mon- tagne dans les Pyrénées et son épouse canadienne, Ingrid Bauer, m’ont proposé de venir passer quelques jours dans leur école... Et là, j’ai senti qu’il se passait quelque chose de différent : la lumière brillait dans les yeux des enfants... »
Cécile rentre en France, mais retourne ensuite sur cette île, une petite caméra au poing. « J’avais besoin
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Il fallait oser ! Cécile Faulhaber l’a fait : elle a quitté sa vie confortable de Parisienne aisée pour se lancer dans une autre vie, la vraie, celle qui a un sens. Il y a 18 mois sortait L’autre connexion, son film tourné au
Cécile Canada. Histoire d’un virage pas banal...
© Youna Blanchet