Page 8 - Rebelle-Santé n° 211
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En bref
par Sophie Lacoste
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Pesticides : on peut faire sans !
L’argument majeur à la prolongation d’autorisation du glyphosate (RoundUp), outre le fait que certains osent encore dire qu’il n’y a pas de risques, c’est qu’on n’aurait pas d’alternative... Or, dans une ré- cente enquête menée par l’INRA, toutes les preuves sont rassemblées pour montrer que l’agriculture bio- logique est plus efficace contre les « bioagresseurs » que l’agriculture conventionnelle (dans laquelle sont utilisés les fameux pesticides). Lors de leur enquête, les chercheurs ont montré que les modèles conven- tionnel et biologique subissent les mêmes proportions d’attaques d’insectes ravageurs, mais que les produc- tions en agriculture biologique sont moins touchées par les champignons ou les bactéries que celles qui font appel aux pesticides.
25 % de cancers en moins chez les consommateurs d’aliments bio
Une étude épidémiologique menée par l’Inra sur près de 70 000 personnes – 78 % de femmes, d’une moyenne d’âge de 44 ans – publiée le 22 octobre der- nier, indique que les consommateurs réguliers de pro- duits bio ont un risque de développer un cancer 25 % moins élevé que les autres. Sur la population concer- née, 1340 nouveaux cas de cancer sont apparus en 7 ans. L’influence de l’alimentation, bio ou non, est particulièrement marquée en ce qui concerne les can- cers du sein chez les femmes ménopausées et semble plus importante encore sur les lymphomes (76 % de risques en moins). Les deux principales causes avan- cées pour expliquer l’impact de la qualité des aliments sur les taux de cancers sont, d’une part, les quantités moindres de résidus de pesticides dans les aliments bio et, d’autre part, la teneur plus élevée en certains micronutriments (particulièrement des antioxydants) dans ces mêmes aliments.
Électricité verte : le guide
Greenpeace vient de lancer un guide de l’électri- cité verte. Ce guide vous permet de comparer l’im- pact environnemental de votre fournisseur d’électri- cité avec celui de ses concurrents et de faire le bon choix pour l’environnement. Découvrez où se situe votre fournisseur dans le classement Greenpeace et quels sont les meilleurs et les pires fournisseurs sur le plan environnemental, éventuellement les bonnes raisons d’en changer et comment le faire sur www.guide-electricite-verte.fr
Antidépresseurs : de graves conséquences sur l’environnement
À l’heure où l’efficacité des antidépresseurs est large- ment discutée (voir l’ouvrage des Prs Debré et Even Dépressions, antidépresseurs : le guide récemment paru aux Éditions du Cherche Midi), leur impact sur l’environnement, lui, commence à être soulevé et des chercheurs de l’Institut de biologie marine de Ply- mouth, dans une toute récente étude, tirent une sé- rieuse sonnette d’alarme : « On trouve des antidépres- seurs et des anxiolytiques partout : dans les égouts, les eaux de surface, les eaux souterraines, l’eau potable, les sols : ils s’accumulent actuellement dans les tis- sus de la vie sauvage » explique le biologiste Alex Ford. « Notre faune aquatique baigne dans une soupe d’antidépresseurs ». Ces molécules sont en train de provoquer une véritable catastrophe environnemen- tale : « Des études menées en laboratoire indiquent des changements au niveau de la reproduction, de la croissance, de la rapidité de maturation, du métabo- lisme, de l’immunité, des habitudes alimentaires, de la façon dont l’animal se meut, de ses couleurs et de son comportement. »
Élevage : stop aux antibiotiques prophylactiques
Le Parlement européen a adopté le 25 octobre dernier un règlement interdisant l'usage préventif en routine d'antibiotiques en élevages. À partir de 2022, les ani- maux non malades ne pourront plus recevoir de traite- ments antibiotiques préventifs en masse. C’est un pas en avant dans la lutte contre l'antibio-résistance qui permettra peut-être de préserver l'efficacité des antibio- tiques pour notre santé.
Dans un communiqué de presse, l’association CIWF (qui œuvre pour le mieux-être des animaux d’élevage depuis plus de 50 ans) explique que « l'utilisation systé- matique d'antibiotiques a souvent pour but de compen- ser le fait que les animaux sont élevés dans des condi- tions intensives, où le risque de maladie est élevé. Cela aboutit à ce que des groupes entiers d'animaux, ma- lades ou sains, reçoivent des traitements antibiotiques de manière préventive, pour maintenir les animaux en bonne santé. »
Jusqu’à présent, en France, la moitié des antibiotiques sont donnés aux animaux d'élevage, dans l'alimenta- tion ou l'eau des animaux. Les volailles, les cochons, les lapins et les veaux sont les plus gros consommateurs d'antibiotiques, en particulier avant le sevrage.
La législation adoptée par le Parlement européen doit encore être votée par le Conseil des Ministres euro- péens (qui avait donné un accord préliminaire début 2018).
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