Page 42 - Rebelle-Santé n° 205
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HOMÉOPATHIE
LA GALERIE DE PORTRAITS HOMÉO
Je suis NUX VOMICA
Et que ça saute !
Mon problème numéro 1 : il n’y a que 24 heures dans une journée. Alors je pousse les murs, j’abuse, je « me dope »... Je suis le candidat parfait au surmenage et à l’auto-intoxication. Autrement dit, l’un des portraits les plus courants de nos jours !
MA PHILOSOPHIE DE VIE
Allez, allez, on avance là, on n’a pas que ça à faire. Qu’est-ce que tu veux, toi ? Tu ne vois pas que je travaille ? Comment ça encore ? Ben oui, encore, tu crois que l’argent tombe du ciel ? Que la boîte tourne toute seule ? Tu as vu cette pile de dossiers ? Elle ne va pas se traiter par l’opération du Saint-Esprit. Va plutôt me chercher un café. Oui oui, je sais, c’est le septième et il n’est que 8 h 15, mais ça me réveille, tu es encore là mais tu attends quoi ? D’ailleurs, rapportes-en deux, plutôt, merci. J’avais organisé un dîner d’affaires mercredi prochain, le 25, mais il paraît que le 25, c’est Noël, et qu’il faut donc déplacer... C’est pénible ces jours fériés qui n’ont aucun sens. Je veux bien un autre café, merci. Le repos ? La nature ? Les vacances ? Jouer ? Aller au cinéma ? Peindre ou écouter de la musique ? Mais pour quoi faire ? À quoi ça sert ? Au fait, cette nuit, j’ai réfléchi au dossier Natrin, je crois que j’ai trouvé une solution. J’ai oublié mon briquet, passe-moi le tien, non mais j’arrête de fumer demain, c’est sûr. Aujourd’hui, j’ai pas le temps. Ce qui me nourrit, me fait avancer dans la vie, me fait du bien, c’est le stress, la pression, l’urgence.
À TABLE
S’il y a une chose intéressante en dehors de travailler, c’est bien de manger. Et de boire. Les plaisirs de la table se déclinent autour des plats en sauce (je termine tout, je sauce avec du pain, quel délice), de la viande, des recettes relevées, de toutes sortes d’épices, mais aussi des bons vins et autres liqueurs. Je suis très « traditionnel » dans mes goûts, je préfère de loin un confit de canard à un plat vegan, auquel je n’ai pas envie de toucher, même par curiosité. J’aime la moutarde, le poivre, le piment, bref : j’aime qu’il se passe quelque chose.
Le revers de ces bons moments conviviaux et de partage, c’est que j’exagère toujours : je mange trop gras, trop épicé, trop tout court... et je bois trop. Alors, j’ai souvent mal au ventre, des renvois, des spasmes, des troubles digestifs, envie de faire la sieste après le déjeuner – mais évidemment, pas le temps.
Mon haleine n’est pas toujours fraîche, d’accord. Mais je reste mince malgré mes excès de table, on ne peut pas me le reprocher ! Enfin, je restais... c’est vrai qu’à force, je m’arrondis peut-être un peu dans les angles.
D’autant que quand j’ai un petit coup de mou, de blues, le choco- lat et les sucreries me font un bien fou. Enfant, déjà, je dévorais tout, du lait maternel aux petits gâteaux lors des goûters d’anniversaire.
MON APPARENCE
Au fil des repas pantagruéliques et des menus « entrée, plat, fromage, dessert », et sachant que j’ai horreur de l’idée même de faire du sport, je prends du poids. J’ai longtemps gardé un aspect mince et nerveux, car je brûlais tous mes excès calo- riques grâce à mon hyperactivité et à ma grande nervosité.
L’âge venant, je suis moins speed, mais tout aussi gourmand. Problème. Je peux devenir gros du ventre. Puis très gros.
En tout cas, je ne supporte pas que mes vêtements me serrent, me compriment, surtout la poitrine et le ventre. J’ai donc tendance à ou- vrir un bouton de chemise, dépla- cer d’un cran ma ceinture, desser- rer ma cravate.
42 Rebelle-Santé N° 205
Anne Dufour

