Page 6 - Rebelle-Santé n° 194
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Études, chiffres et faits
Asthmatiques : arrêtez le saucisson !
Des chercheurs de l’Inserm ont analysé les résultats d’une étude menée durant 7 ans sur 1000 personnes (moyenne d’âge : 43 ans). Résultat : une consom- mation importante de charcuterie (minimum 4 fois par semaine) est associée de façon directe à une aggravation des symptômes de l’asthme. D’autres études avaient déjà montré un lien entre cette ali- mentation et une augmentation du risque de BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive). À l’apéro, préférez les carottes et les concombres avec quelques fruits secs oléagineux !
Horloge biologique et cancers
Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs canadiens montre que les cellules cancéreuses ont une horloge biologique complètement déré- glée et qu’en la remettant à l’heure, on freine la progression des tumeurs. Cette étude ravirait notre ami Gisbert Bölling, fervent défenseur d’une vie en harmonie avec les saisons et la longueur des journées (voir Rebelle-Santé N° 176), car elle vient en conforter plusieurs, parues antérieurement, et montrant, par exemple, les effets néfastes de l’éclairage nocturne. Le dérèglement de nos cycles sommeil-éveil perturbe le fonctionnement normal du corps et multiplie les risques pour notre santé. Il jouerait un rôle dans les cancers du sein et de la prostate mais aussi dans l’obésité, le diabète ou la dépression.
En restaurant l’horloge biologique de cellules can- céreuses chez la souris (c’est-à-dire en faisant en sorte que les cellules aient une activité normale- ment calquée sur l’alternance jour/nuit grâce à un traitement chimique et thermique), les chercheurs constatent que la croissance tumorale chute de moitié. Cette réparation de l’horloge biologique, testée à la fois in vivo chez la souris mais aussi in vitro sur des cultures de tissus, ralentit la croissance tumorale au point qu’une semaine plus tard, la tu- meur traitée s’avère réduite des deux tiers par rap- port à la tumeur témoin. Une piste intéressante...
Perturbateurs endocriniens :
l’Europe continue à tergiverser
Le 28 février dernier, la Commission européenne a tenté d’assouplir la réglementation concernant les perturbateurs endocriniens (PE), alors que l’on sait parfaitement que ces substances sont potentiel- lement très dangereuses et méritent une véritable application du principe de précaution. Heureuse- ment, le texte a été rejeté.
Voici le communiqué de presse de l’association Générations Futures : « Nous vous indiquions dernièrement que la Com- mission européenne tentait une nouvelle fois d’af- faiblir les dispositions concernant les perturbateurs endocriniens dans les législations européennes sur les pesticides et les biocides. Heureusement, des États membres, dont la France, ont refusé de voter cette proposition de la CE en faisant part de leurs désaccords sur le fond de ce texte inacceptable.
La Commission européenne va-t-elle enfin com- prendre que les Européens veulent une proposition de définition des PE qui les protègent réellement des dangers de ces substances ou bien va-t-elle continuer à n’écouter que le son de cloche des lob- bies de l’agrochimie ?
"Rien n’est joué. Il faut plus que jamais maintenir la pression sur la Commission et les États membres qui tergiversent. Nous en appelons à Ségolène Royal, ministre en charge de ce dossier pour la France. Elle doit prendre pleinement ses responsabilités en ras- semblant autour d’elle un nombre suffisant d’États membres rejetant la proposition de la Commission. Elle doit les convaincre de s’opposer à ce texte afin de mettre en échec la Commission qui s’obstine à mettre sur la table une mauvaise proposition." dé- clare François Veillerette, porte-parole de Généra- tions Futures.
Antibiotiques : la résistance des bactéries devient alarmante...
Six familles de bactéries ont récemment été classées en « priorité élevée » par les Nations Unies car elles n’ont plus peur des traitements antibiotiques ! Parmi elles le staphylocoque doré, les salmonelles, et le risque est « critique » pour certaines d’entre elles comme les enté- robactéries (dont l’Escherichia coli), résistantes y compris aux antibiotiques les plus récents et responsables de la plupart des infections graves à l’hôpital... Une étude bri- tannique publiée en septembre 2016 affirme que les bac- téries résistantes pourraient « tuer jusqu’à 10 millions de personnes par an d’ici 2050, soit autant que le cancer. » (Source : Futura Santé).
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