Page 30 - Rebelle-Santé n° 208
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NUTRITHÉRAPIE
L’HISTOIRE DE MAGGIE
Illustration avec l’histoire quasi miraculeuse de Maggie.
Cette américaine souffrait non seulement de dou- leurs articulaires intolérables mais également d’une maladie de Crohn qu’elle parvenait à juguler tant bien que mal en suivant un régime alimentaire strict.
Après avoir lu un ouvrage à succès sur la vitamine D puis appris, sans surprise aucune, qu’elle avait un mauvais statut en vitamine D, elle s’empressa de se supplémenter, commençant par 4000 UI/j. Quatre jours lui suffirent pour se sentir déjà beaucoup mieux. Du coup, elle tripla la dose, ceci ayant pour effet de diminuer considérablement ses douleurs. Encoura- gée, elle augmenta encore les doses pour parvenir à 20 000 UI/j. Au bout de sept mois, le bilan était plus que positif : ses épineux problèmes d’arthrite s’étaient comme volatilisés, sa maladie de Crohn semblait en passe d’être guérie et la dépression qui lui collait à la peau appartenait définitivement au passé. Elle clamait à qui voulait bien l’entendre qu’elle se sentait désormais mieux qu’elle ne s’était jamais sentie au cours de sa vie !
Cela étant dit, avant d’imiter Maggie, consultez im- pérativement un professionnel de santé compétent en matière de vitamine D.
Le seuil de toxicité de la vitamine D est certes élevé, mais un tel niveau de supplémentation est à priori déconseillé et devient même formellement contre- indiqué en cas d’antécédents de calculs rénaux. À partir du moment où l’on compte entreprendre une longue cure de vitamine D impliquant une prise journalière supérieure à 4000 UI (3), il est vivement recommandé de requérir l’avis d’un professionnel de santé qualifié. Et sachez aussi que plus on prend des doses élevées de vitamine D, plus il devient indis- pensable de se supplémenter parallèlement en ma- gnésium et vitamine K2.
L’alimentation ne se limite pas à nous fournir des micronutriments indispensables au métabolisme et à la vie cellulaire (vitamines, minéraux, acides aminés, acides gras...). Elle nous apporte aussi une grande variété de substances non nutritionnelles d’origine végétale : les phyto-composés.
Y en a-t-il qui soient particulièrement prometteurs en matière d’immunomodulation ?
Oui, il en existe un certain nombre, mais dans l’état actuel de la science, celui qui offre à coup sûr les plus belles perspectives thérapeutiques est le pig- ment jaune du curcuma, à savoir la curcumine.
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Très récemment, j’ai été impressionné par les effets de la curcumine chez des souris ayant développé le syn- drome IPEX, dont le nom ne vous évoque sans doute rien. En deux mots, il s’agit d’une maladie auto-immune très grave, mais heureusement très rare, se déclarant ra- pidement après la naissance. À cause d’un simple gène défectueux, les nourrissons sont victimes de troubles immunitaires, endocriniens et intestinaux suffisamment sévères pour que leur espérance de vie ne dépasse pas un an. Les traitements par immunosuppresseurs ne se révèlent guère efficaces et provoquent de graves effets secondaires.
Pour en revenir à nos braves souris de laboratoire atteintes du syndrome IPEX, elles ont été divisées en deux groupes, l’un nourri avec une alimentation clas- sique et l’autre, avec une alimentation comprenant 1 % de curcumine. On a attendu qu’elles décèdent toutes puis on a fait les comptes.
Résultat : les souris du groupe curcumine ont sur- vécu QUATRE fois plus longtemps que les autres (92 jours versus 23 jours) (4). Transposé à l’échelle d’une vie humaine, c’est comme si elles avaient sur- vécu jusqu’à l’âge de 7 ou 8 ans !
On ose espérer que le sacrifice de ces souris n’aura pas été vain et que les patients concernés par cette terrible maladie auto-immune pourront très vite bé- néficier eux aussi des incroyables vertus de la curcu- mine.
La curcumine a-t-elle déjà été évaluée chez l’Homme dans le cadre du traitement de maladies auto-immunes ?
Oui, notamment chez les patients atteints de poly- arthrite rhumatoïde et de colite ulcéreuse.
Dans le premier cas, elle s’est révélée plus efficace que le diclofénac, l’anti-inflammatoire non stéroï- dien le plus prescrit au monde, classiquement em- ployé pour atténuer les douleurs articulaires.
Et dans le second cas, elle a contribué à améliorer de façon significative les effets des anti-inflammatoires intestinaux habituellement prescrits.
La curcumine est tout simplement l’anti-inflamma- toire naturel de référence. Elle est donc un remède de premier choix dans les états inflammatoires chro- niques. Reste à choisir la forme assurant la meilleure biodisponibilité possible.
Ma préférence va à la curcumine associée à des phospholipides. Suivre les indications données par le fabricant ou les conseils prodigués par votre thé- rapeute.


































































































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