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EXAMENS
L’ÉLECTROCARDIOGRAMME LE MEILLEUR AMI DU CARDIOLOGUE... ET DE SON PATIENT !
Troubles du rythme cardiaque, infarctus ou angine de poitrine... la plupart des pathologies cardiaques peuvent être diagnostiquées ou anticipées par un simple électrocardiogramme.
L’électrocardiogramme (ECG), qu’on appelle aussi « électrocardio-
graphie », est l’examen le plus fréquemment utilisé en cardiologie. Il permet le diagnostic de la plupart des pathologies cardiaques. L’ECG est donc indispen- sable en cardiologie ainsi que dans toutes les disci- plines concernées par le cœur (médecine d’urgence en cas de douleur thora- cique, médecine du sport pour l’aptitude sportive, bilan pré-anesthésique...). Mais, même s’il demeure un examen important, l’ECG a ses limites. Quand il est normal, il n’élimine pas formel- lement une maladie cardiaque. Anormal, il n’est pas synonyme de pathologie. D’où l’importance des résultats de l’examen clinique et des examens complémentaires. L’interprétation de l’ensemble des résultats par un médecin aguerri demeure essentielle.
INFLUX NERVEUX
Rappelons que le cœur est un muscle constitué de 4 cavités (deux oreillettes, une à droite et une à gauche, surmontant cha- cune un ventricule). Ce muscle est parcouru d’influx nerveux qui permettent la contraction des fibres cardiaques. L’influx nerveux naît dans l’oreillette droite et se propage ensuite à l’ensemble du cœur en empruntant un réseau de neurones spécifiques, selon un trajet particulier et identique d’une personne à l’autre. L’ECG est donc standard, reproductible et donne le même tracé d’un pa-
tient à un autre. Lorsque les fibres musculaires souffrent (infarctus, angine de poitrine...), l’influx ne passe plus normalement. L’inter- ruption ou la déviation de l’influx nerveux est enregistrée et permet de faire le diagnostic, qu’il reste ensuite à confirmer par d’autres examens complémentaires (ana- lyse sanguine, échographie...). De la même manière, lorsque l’influx n’est plus délivré réguliè- rement par l’oreillette droite, le cœur ne bat plus correctement. C’est le cas des palpitations, les fameuses « extrasystoles », ou encore de l’arythmie cardiaque. L’ECG permet non seulement de retrouver l’irrégularité cardiaque, mais aussi d’en diagnostiquer la nature exacte.
EN PRATIQUE
L’ECG correspond au recueil de l’activité électrique, retranscrite sur un papier défilant, par le biais d’électrodes posées sur la peau.
Plus précisément, on pose 6 électrodes sur la poitrine, à gauche donc, placées cir- culairement devant la zone cardiaque. Ces électrodes recueillent l’influx nerveux lorsqu’il se dirige vers le cœur. D’autres électrodes sont posées sur les membres (poignets, chevilles) et re- cueillent l’influx nerveux lorsque ce dernier se dirige vers le bas. Ces 10 électrodes permettent donc d’avoir une vision d’ensemble du trajet de l’influx nerveux et donc du fonctionnement du cœur. On peut ainsi savoir dans quelle partie du cœur se
situe le problème et dans quelle proportion. 10 minutes suffisent pour faire un ECG. L’examen est indolore et les résultats sont connus immédiatement.
SUS AUX POILS !
Mauvaise nouvelle pour les hommes : si la pose des électrodes au niveau des membres nécessite une fixation par une simple sangle et l’usage d’un gel destiné à amé- liorer la réception de l’influx, la pose des électrodes sur la poitrine se fait en revanche par l’intermé- diaire d’adhésifs pourvus d’un gel (plus rarement par des petites poires). Pour que les adhésifs (ou les poires) collent bien, il est né- cessaire d’avoir une poitrine glabre ou, en tout cas, dépourvue d’une importante toison. Un rasage de la poitrine (à gauche) est donc sou- vent prodigué avant l’ECG. Bon à savoir quand on doit aller à la pis- cine juste après...
Dr Daniel Gloaguen
Rebelle-Santé N° 191 109

