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En bref par Sophie Lacoste Inflammation intestinale : gare aux émulsifiants !
Les émulsifiants, ce sont des additifs utilisés pour que l’huile et l’eau se mélangent... dans les plats tout pré- parés en particulier. Ils permettent d’améliorer certaines textures et de prolonger la durée de conservation des aliments. Ce sont, par exemple, les polysorbates, la lécithine de soja, la gomme d’acacia... On en trouve dans la mayonnaise, les glaces, le pain, certains produits laitiers, la charcuterie... Seuls, ils semblent inoffensifs, mais des chercheurs de l’Inserm se sont aperçus qu’ils pouvaient rendre certaines bactéries intestinales pathogènes et créer ainsi une inflammation intestinale chronique pouvant déboucher sur une pathologie aussi grave que la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. Leur étude a été réalisée avec le E433 (Polysorbate 80), et le E466 (Carboxyméthyl cellulose). Benoît
Chassaing, scientifique menant cette recherche, conclut ainsi : « S’il est illusoire de penser que l’on pourra bannir les émulsifiants de notre alimenta- tion, les modèles et les méthodologies que nous avons développés ici vont aussi nous permettre de tester l’action de plusieurs types d’agents émul- sifiants sur le microbiote afin identifier ceux qui n’auraient pas d’effets délétères, et ainsi encoura- ger leur usage. »
Une mort « plus écologique » avec les cercueils en carton
En France, l’humusation est toujours interdite. Ce proces- sus de transformation des défunts en compost – le corps est inhumé dans un linceul biodégradable pour laisser à la nature le soin de le transformer – est en revanche autorisé dans l’état de Washington aux États-Unis et chez nos voisins belges. Pourtant, les mentalités évoluent et, à défaut d’hu- musation, il est aujourd’hui possible de choisir un cercueil en carton. En effet, outre le bois, « les cercueils peuvent également être fabriqués dans un matériau ayant fait l'ob- jet d'un agrément par le ministre chargé de la santé, après avis du Conseil supérieur d'hygiène publique de France », comme l'indique l'article R. 2213-25 du Code général des collectivités territoriales. » Ce matériau, Brigitte Sabatier, conceptrice du premier cercueil en carton en France, a dû le faire homologuer et ce ne fut pas une mince affaire. Son cercueil en carton a été soumis à plus de 150 tests (méca- niques, résistance, utilisation lors de la crémation...) et il a fallu 8 ans pour obtenir une homologation Afnor. Non seu- lement ce type de cercueil fait de 5 épaisseurs de papier recyclé à haut grammage est bien plus écologique, mais il est aussi moins onéreux (entre 300 et 900 euros selon les personnalisations demandées).
Et un cimetière éthique et écologique
À Arbas, petit village pyrénéen situé à 1000 mètres d’altitude, c’est une forêt qui ac- cueille les défunts. C’est ici qu’est née la pre- mière « forêt cinéraire » de France : des urnes fu- néraires biodégradables y sont enterrées au pied des arbres et la concession est perpétuelle. L’in- humation coûte entre 650 et 800 €. Vingt urnes ont déjà été enterrées. Une cordelette entourant l’arbre et portant le nom du défunt marque leur présence. Pourtant, tout est à l’arrêt car les ser- vices de la sous-préfecture tentent de s’opposer au projet. L’affaire est en cours...
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