Page 12 - INFO1510 N°12 2019-2020
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Les épidémies et les masques sanitaires Jusqu’à la fin du 19ème siècle pour lutter contre la peste. Au 20ème siècle, pour lutter contre les agents infectieux : la peste de Chine, en 1910 en Mandchourie et la grippe espagnole, en 1918. Au 21ème siècle, avec le SRAS parti de Chine. Le masque des médecins de peste apparaît sans doute comme le masque le plus étrange de l'histoire de l'hygiène : en forme de bec d'oiseau dépassant d'un équipement composé notamment de lunettes, d'une longue blouse de tissu ciré, d'un pantalon et de gants de cuir ainsi que d'un bâton (cf photo) permettant de toucher ou de repousser les malades, ce long masque fait le plus souvent de carton bouilli n'est plus porté aujourd'hui que par des amateurs de déguisements, par exemple au carnaval de Venise. Il avait été inventé par Charles de LORME, le premier médecin de Louis XIII, pendant une épidémie de peste qui sévissait en 1619. Charles de LORME préconisait d'ailleurs d'emplir de parfums, de vinaigre ou de végétaux odorants ce " nez long d'un demi pied en forme de bec \[pourvu\] de deux trous, un de chaque côté à l'endroit des ouvertures du nez naturel ". Au XXIe siècle : redécouverte des masques de protection Mais si on connait les masques du passé, et ceux chirurgicaux, FFP2 ou lavables utilisés aujourd'hui, à quoi ressemblera le masque de demain ? La réponse se trouve peut-être, comme le suggère le Docteur HERVÉ, du côté de matériaux tels que des polymères ou des nanoparticules de cuivre, d'argent ou d'aluminium dont le potentiel de décontamination des surfaces serait actuellement étudié. Des masques capables de changer de couleur en réaction au dépôt de particules virales seraient par ailleurs en voie de développement.