Page 72 - L'OR Magazine /10 ANS
P. 72

                     72
Impossible de rater ces étranges marques peintes sur les murs et les portes des communes du pays de bouvine . Ces pochoirs rituels témoignent d’un ancrage profond aux traditions de course camarguaise et comment ne pas les comparer aux peintures rupestres et autres hiéroglyphes louant la génération de l’homme pour le taureau...
L’empègue, de l’occitan «empegar» (coller) en référence à la résine «la pega» utilisée, fait partie de la pratique de l’aubade. La coutume est de déléguer aux plus jeunes des villages, d’organiser la tenue de la bouvine. Les jeunes dits «abats» organisent une aubade, (une tournée généralement en musique) les menant de maison en mas (traditionnellement celles abritant de jeunes filles non mariées) pour collecter des dons afin de financer les courses et autres spectacles dans les arènes ou dans les rues. L’empègue vient alors marquer et décorer l’entrée des maisons des contributeurs. Les visuels changent en fonction des années, des événements mais sont toujours ou le plus souvent en miroir au monde de la bouvine ou de la Camargue. Ces us et coutumes sont en partie l’identité et de la culture languedocienne et provençale
.Ces dessins sont réalisés par les jeunes du village qui démarrent leur « vote » (d’où la fête Votive) par la traditionnelle aubade en musique.
Au début du XXe siècle, il s’agissait de fêter le départ pour le service national des jeunes hommes qui venaient d’avoir 18 ans. C’était les conscrits de « la classe » d’âge.
De nos jours, ce sont souvent les équipes de jeunes (filles et garçons) organisés en bandes portant un nom et une tenue unique qui, pour financer leurs réjouissances passent de maisons en maisons vendre «le fouguasset» (Brioche, fouguasses ...). Pour marquer leur passage et remercier les villageois participants, ils appliquent leurs pochoirs.
Du haut de ses 658 mètres, il domine majestueusement le territoire. On le voit de Camargue, des Alpilles, de la mer et de partout. Son nom, par les vins qui s’y réfèrent, fait le tour du monde. Chacun de ses couchers de soleil est un émerveillement. Il s’élève et rayonne comme un phare.
La face nord du pic est une falaise vertigineuse de 150 m. Elle était autrefois dominée par une croix de bois. Une croix métallique l’a remplacée en 1911 et les jeunes gens viennent toucher encore aujourd’hui le clou en cuivre au pied de la croix.
Le Pic-Saint-Loup domine la garrigue montpelliéraine du haut de ses 658m. Au nord, la montagne de l’Hortus puis au-delà, au nord- ouest, la vue s’étend sur les Cévennes. À l’est, la plaine de Nîmes et par-delà la vallée du Rhône, le Ventoux, les Alpilles, le Luberon.
Au sud-est, la Camargue. Au sud, la plaine de Montpellier, la Méditerranée et sa côte lagunaire. Enfin, au sud-ouest, à l’horizon, le Canigou et les Corbières. Un paysage si varié qu’il fera à coup sûr oublier les efforts de la montée.
Le Pic Saint Loup ets à la base belle légende d’amour moyenâgeuse: Trois Seigneurs du Languedoc Guibal, Alban et Thieri loup, succombèrent à la beauté d’une douce princesse, Bertrade, fille du Seigneur de Saint-Martin-de-Londres qui promit de se donner au plus valeureux et au plus chrétien des hommes.
Le Seigneur Loup, le Seigneur Clair et le Seigneur Guiral, portant les couleurs de la Dame partirent en croisade au royaume de Jérusalem pour défendre le tombeau de Notre Seigneur Jésus Christ. Ils revinrent auréolés de gloire, mais hélas, la belle princesse avait emporté dans sa mort tout espoir de noces. Fous de chagrin, les trois Seigneurs se retirèrent du monde, sans s’éloigner de la tombe de leur Dame. Le Seigneur Clair partit sur une montagne située dans le Sud, le Seigneur Loup à l’Est et le Seigneur Guiral au Nord. Les trois chevaliers, devenus des ermites allumaient chaque année pour Noël un feu pour signaler leur présence.
Alors qu’ils disparurent l’un après l’autre, et en mémoire de leur sainte existence, les habitants décidèrent de baptiser les montagnes Saint Clair, Saint Loup et Saint Guiral.
Numéro 31
Eté 2024/Saison 9/Episode 31
   Les Empègues, Quezaco?
Cambacérès
Il naît le 18 octobre 1753 à Montpellier au sein d’une famille d’ancienne noblesse de robe de la ville dont le père fut Maire. Après de brillantes études de droit ce franc-maçon, reconnu libertin aux moeurs libérées, élégant, bon vivant mais aussi Pénitent blanc, devient avocat puis entre à la Cour des comptes du Languedoc. Il est élu président du tribunal criminel de l’Hérault en 1791,
Député à la Convention dont il dirige le comité de législation, c’est un révolutionnaire modéré
Son engagement en politique le mène rapidement à Paris ou il deviendra entre autre Ministre de la Justice. Bonaparte dont il avait l’entière confiance le met en charge de créer notre droit civil actuel.
Il décédera à Paris le 08 mars 1824 après un parcours remarquable qui naquît ici...
En 1799 il devient Ministre de la Justice. Après sa deuxième campagne d’Italie, Bonaparte le convoque et lui demande de refondre les trois projets (que Cambacérès avait préalablement présenté) et de les présenter au corps législatif « pour être à la hauteur de ce siècle et digne du gouvernement ».
Bonaparte lui laisse toutes coudées franches pour la réalisation de ce nouvel ordre administratif et juridique. Et ce n’est pas dans ce seul domaine que le premier Consul lui accordait sa confiance puisqu’il lui confiait l’intérim du gouvernement lors de ses longs déplacements .
Harmoniser le droit civil français n’est pas une mince affaire, c’est même une tâche colossale qui lui demandera une dizaine d’années. Excellent juriste, Cambacérès est concis et clair dans la rédaction du Code. Il se rapproche le plus possible du droit naturel, maintient une unité dans la législation et simplifie les prescriptions légales.
 Le Pic Saint-Loup
 s
e
i
r
e
A
a
2
v
i
n
-
n
r
e
è
0
2
5
1
0
2
m
5


















































   70   71   72   73   74