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Un rempart | 133


           140  | La Sagesse Féminine                             continuer ainsi !”  ta famille et à ton rabbin, car je ne peux simplement plus   ce mal, soit je ne continue plus comme cela ! Je parlerai à   moi et cette chose ! Soit tu collabores avec moi pour arrêter   devenir agressive et poser un u

           pas abandonner son mari ; elle lui donnera toujours une                                               Chapitre 11
           nouvelle chance. Car en vérité, tant qu’il le veut et possédant                               Une force tranquille
           le libre arbitre, l’homme peut toujours sortir de son mal.
           C’est alors une bonne action que de le juger avec indulgence
           et de l’encourager : ”C’est vrai, je sais que cela est difficile                Chaque femme doit savoir qu’elle détient une grande force
           pour toi, mais tu peux sortir de ce mal.” Il est dit à ce sujet :               d’influence  sur  son  mari.  Il  lui  est  parfois  difficile  de  le
           ”Sauver une âme d’Israël équivaut à sauver un univers.”                         comprendre, car elle est consciente de sa dépendance de
                                                                                           son mari et sensible à ses comportements. Elle nécessite son
           En revanche, lorsqu’on a pitié d’un jouisseur (ba’al haTaava),                  attention et son respect et se blesse facilement. Comment
           qu’on le laisse s’enfoncer dans ses désirs et qu’on tolère                      peut-elle alors l’affronter et à plus forte raison exercer sur
           ses mauvaises actions, ce n’est pas une vraie compassion,                       lui une quelconque influence ?
           mais  une  complaisance  envers  le  mauvais  penchant.  De
           plus cette complaisance est cruelle, comme il est dit dans la                   Cela est surtout vrai pour une femme qui vit une épreuve
           Tora (Lamentations 4:3) : ”Même les chacals présentent leurs                    difficile avec son mari, qui est coléreux ou qui se fourvoie
           mamelles et allaitent leurs petits.”                                            dans une mauvaise entreprise : il lui semble alors que tout
                                                                                           est perdu, que D. nous en préserve. Car elle pense qu’elle
           Rabbi Na’hman de Breslav écrit dans  Likouté Moara’n                            n’a aucun moyen d’exercer la moindre influence sur un tel
           Tiniana  (Tora n° 7) :  ”Il  faut  savoir  comment  se  conduire                mari, sur leur vie commune et l’ambiance de la maison.
           avec compassion, car il est interdit d’avoir pitié des impies,
           des tueurs et des voleurs. Celui qui ignore comment se                          Pourtant, cette notion est incorrecte. Car même si à première
           conduire avec compassion peut ”avoir pitié” d’un nouveau-                       vue, il semblerait que la femme dépende de son mari, elle
           né de quatre jours en lui donnant la nourriture d’un adulte,                    dispose d’autres moyens plus fins, cachés et paisibles qui
           car on ne doit nourrir un nourrisson qu’avec du lait. Il faut                   peuvent exercer une forte influence sur lui, dans tous les
           donc savoir comment être compassionné et avoir pitié de                         secteurs  de  la vie  et  très  profondément !  Comme  le  dit
           chacun, selon le cas.”                                                          cet  adage  populaire :  ”Les  eaux  tranquilles  pénètrent  en
                                                                                           profondeur.”
           Par conséquent, il faut  savoir  être  compassionné  – selon
           le cas – avec ce mari qui a de mauvaises fréquentations.                        En fait, c’est l’homme qui dépend de sa femme sur certains
           Il est probable qu’il a besoin de fermeté, faute de quoi il                     plans. Il est vrai qu’elle est affectivement dépendante de lui,
           poursuivra sa mauvaise voie. La règle est que la compassion                     mais il dépend d’elle spirituellement. Car c’est seulement
           doit l’aider, mais pas coopérer avec le mal. La femme doit                      grâce à sa femme qu’il peut mériter d’avancer spirituellement
           être forte : ”Je ne coopérerai pas ! Je ne serai pas complice !                 et de plus, elle peut effectivement le sauver de toutes sortes
           On ne collabore pas avec le mal !”, car sinon, c’est finalement                 de dangers, le protéger et l’orienter.
           elle et ses enfants qui s’effondreront.

           Ce n’est pas faire preuve de compassion que de dire : ”Le
           pauvre, que va-t-il faire ? Ce n’est pas de sa faute.” La vraie


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