Page 18 - Luigi Pericle_Le maitre secret
P. 18

Le Grand Œuvre
« La clé de voûte de l’œuvre de Luigi Pericle est la métamorphose : métamorphose de
la conscience individuelle, métamorphose de la matière conçue comme un processus alchimique. Pour Pericle, la pratique de
l’art est une sorte de transmutation qui transpose la puissance symbolique dans la technique et la physicalité de l’œuvre d’art elle-même ».
Carole Haensler
Àtravers les nombreuses couches de peinture, ses œuvres dénotent un matiérisme qui en explique le dynamisme – un matiérisme qu’il avait lui-même abordé dans un texte inédit théorique et programmatique, exposé pour la première fois ici et intitulé Künstlerische Schulung (Formation artistique), qui examine de manière emblématique les atlas de la matière. Le muséologue Hans Hess, également commissaire de la York Art Gallery, en 1965 écrit : « Les peintures de Pericle se distinguent de la plupart des peintures modernes par les objectifs qui sont exprimés dans la technique (...). Les œuvres des Luigi Pericle sont soigneusement peintes avec des couches de pigment, souvent jusqu’à quarante ; le processus d’achèvement et de développement prend de nombreuses semaines. En matière de technique, Pericle est un maître au même titre que les anciens peintres flamands dont il a étudié et appliqué les émaux (...) Il y a une grande richesse dans la texture et la matière de ses tableaux, mais cela, aussi louable soit-il, n’aurait aucune importance si la somme des harmonies, (...) le tableau dans son ensemble, ne nous parlait pas à travers sa qualité ». C’est précisément dans ce cadre que se situent les origines de la recherche qu’il mène durant les années de sa maturité, notamment lorsqu’il s’intéresse au processus de modification de la forme dans le cycle Creation Penetrating Inertia VI (Création pénétrant l’inertie VI) ou, durant les années centrales de sa production, à travers les figures mythiques, ces forces d’un monde qui se trouve au-delà du visible.
Sans titre, 1962, Encre de chine sur papier, 300 x 210 mm, Collection Archivio Luigi Pericle.
« Pour Pericle la calligraphie est primordiale pour réaliser le trait et le coup de pinceau mais elle permet aussi de développer une certaine sensibilité dans le tracé des signes : une sorte d’exercice de méditation qui aide l’artiste à dépasser la raison. » Michele Tavola
p. 13
Creation Penetrating Inertia VI, (Matri Dei d.d.d.), 1964, Technique mixte sur toile, 51 x 65 cm, Collection Archivio Luigi Pericle, (detail).
« Pericle organise ses peintures en “familles” ou en anneaux clairement coordonnés. Une fois le thème choisi, il l’expérimente dans toutes ses variantes jusqu’à ce qu’il sente l’avoir épuisé. Après quoi, il ne revient plus jamais sur la même “famille” ».
Jo Mihaly
 12






















































































   16   17   18   19   20