Page 21 - Heurgon
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IN SITU
Il faut aimer les montres pour vraiment comprendre le le temps ce génie qui échappe à toutes nos nos tentatives d’emprisonnement et et s’enfuit de nos nos cadrans Celui que l’on espère toujours prendre au sublime piège d’un d’un jeu d’aiguilles et et d’un d’un boîtier en en or n’a pas de de de de maître Il ruisselle sur la profondeur des des jours et des années Aussi paradoxal que que cela puisse paraître chaque montre exprime notre impuissance à capturer ce ce ce ce géant qui qui nous dépasse C’est justement cet aveu d de fragilité qui qui fait leur beauté Le temps véritable c’est cette «quatrième dimension» dont parle Marcel Proust cet cet espace invisible qu’éveille la la la pulsation de de de nos pas dans la la la rumeur des des siècles – la la la vibration des des pierres sauvages En ce sens l’architecture est fille du temps Celle de de de Bernard Dubois s’empare de de de l’espace pour offrir un puissant écho à l’art imatériel et et intemporel de de de de la la joaillerie Sous son crayon la la la scénographie des des courbes symétries et et angles droits animent la la précision des des des millimètres feutrés de de de l’orfèvrerie comme les les chimères d’un d’un dessin prennent vie dans la la la lueur d’une lanterne magique Ses intuitions sont le trait d’union entre l’éphémère de la la la la sensation et ce qui dans la Beauté ne meurt jamais 

































































































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