Page 94 - cnrdd-suite
P. 94
3
NOUS N’ASPIRONS PAS AU REPOS, LES SOLUTIONS SONT À NOTRE PORTÉE !
3.2. ECONOMIE
3.2.2. ÉCONOMIE
A partir des théories de « troisième révolution industrielle » prônées par Jeremy Rifkin et en s’appuyant sur les chocs pétroliers successifs, les auteures amènent à considérer que notre système économique n’est plus adapté et que c’est sur le par- tage que doit se construire une autre société.
Notre système économique, fondé sur le néo libé- ralisme et la notion de libre échange, a montré ses limites.
Depuis la fin de la 2ème guerre mondiale jusqu’en 1973, l’Europe fut porteuse de changements écono- miques et sociaux majeurs qui ont marqué le pas- sage à la société de consommation. Cette période fut extrêmement brillante sur le plan économique et on lui a donné le nom de «30 glorieuses». Ce- pendant, dès 1971 et surtout à partir de 1973 on a assisté à ce qu’on appellera «le 1er choc pétrolier». Cette année là, le baril de pétrole connaissait une hausse exceptionnelle en passant de 3 à 12 dol- lars. Un 2éme choc pétrolier entraînera entre 1978 et 1981 une crise mondiale avec l’augmentation du prix du pétrole sous l’effet conjugué de la révolution iranienne et de la guerre Iran/Irak. Le 3ème choc pétrolier eut lieu au début de 2008 avec une nou- velle envolée des prix essentiellement due à une spéculation débridée.
On le voit, notre système économique est à bout de souffle, et, après les révolutions industrielles du XIXème (charbon peu cher, moteurs à vapeur, che- min de fer) et du XXème siècle (pétrole bon mar- ché, radio, télévision) nous vivons déjà les prémices d’une 3ème révolution industrielle grâce aux éner- gies renouvelables et l’internet, en particulier l’in- ternet de la logistique et du transport automatisé guidé par GPS . C’est ce que l’essayiste américain Jeremy Rifkin, spécialiste de prospective écono- mique, appelle l’internet des objets (routes intelli- gentes, maisons connectées véhicules sans chauf- feurs...).L’activité économique pourra bientôt être organisée en temps réel avec une agriculture et des usines connectées.
Puisque la croissance n’est plus là nos sociétés de- vront accepter que la production et les salaires ne progressent pas indéfiniment. Jeremy Rifkin pré- sage la fin prochaine du capitalisme victime d’une course à la productivité qu’il a lui-même engendrée.
QUELLES CONCLUSIONS POUVONS-NOUS TIRER DE CES ÉVÉNEMENTS ?
Notre système économique, né de la révolution in- dustrielle n’est plus adapté à notre société. Bien sûr, des professions seront menacées mais notre mode de vie va évoluer. Ainsi, même si cela doit prendre des années, la voiture individuelle, symbole de la réussite de la société capitaliste perdra son attractivité. Trop polluante, trop chère, trop dange-
reuse.
C’EST VERS UNE SOCIÉTÉ DE PARTAGE
QUE NOUS NOUS DIRIGEONS.
La société numérique permet de réduire les coûts et son évolution paraît inéluctable même si elle est
vivement contestée.
De plus en plus de gens sont dans l’économie du partage. Certains produisent et partagent leur électricité, d’autres pratiquent le covoiturage. La musique, la lecture, la photo, l’imprimerie, par exemple, mais aussi la télévision et le cinéma sont d’un accès incroyablement facilité. La production industrielle évolue, les «fab lab» et les imprimantes 3D sont les prémices de la transformation de notre industrie. Bien sûr, des pans entiers de notre écono- mie sont menacés mais de nouvelles opportunités, de nouveaux métiers vont naître. On ne peut plus produire toujours plus à moindre coût. La planète est notre bien commun. Protégeons-la, partageons les bienfaits qu’elle nous offre.
•••••••
Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P94