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DES CHOIX ÉNERGÉTIQUES À L’HUMANISME ÉCOLOGIQUE, RÉÉCRIVONS NOS RÉCITS FONDATEURS
2.2
« DU CÔTÉ DES HUMAINS »
2.2.5.Y’A-T-IL UN HUMANISME ÉCOLOGIQUE ?
Au fil de l’histoire, l’humanisme donne à l’homme une position surplombante, prélevant sans li- mite dans ce qu’offre la nature. L’écologie questionne la place de l’homme et l’ensemble des dégâts qu’il inflige à l’environnement. Il lui faut se décentrer et aller vers une nouvelle écosophie hu- maniste.
A la question posée dans le titre, la ré- ponse est : non, car les deux approches sont en conflit l’une avec l’autre. Un conflit en cours, qui n’a pas encore abouti. Et l’humanisme n’est pas en train de le gagner. Car ses fondements même sont attaqués.
Ce qu’on appelle “humanisme” naît au cours de la Renaissance en Europe, avec un focus sur le XVIème siècle. Il puise ses racines dans la culture des philo- sophes grecs, Socrate, Platon, Aristote, Pythagore, dont l’aventure philosophique consiste à vouloir penser par eux-mêmes. Penser la nature de l’homme, de son destin. Penser les modes de gou- vernance de la cité, les valeurs qui doivent établir la vie en société. Et puis construire les connaissances sur le monde avec une méthode fiable. La méthode proposée par les Grecs est celle du raisonnement, elle passe par le dialogue, par la confrontation d’idées.
Chez les humanistes du XVIème siècle, il s’agit avant tout de s’affranchir du pouvoir religieux qui veut tout contrôler. Cela donne les arts libéraux, les humanités qui donneront leur nom à l’humanisme,
les trois du trivium qui concernent la langue : la grammaire, la dialectique, la rhétorique ; et les quatre du quadrivium, qui concernent les nombres : l’arithmétique, la musique, la géométrie, l’astrono- mie.
Cela donne aussi le « Discours sur la servitude vo- lontaire » de La Boétie, ou l’invention du sujet pensant par Montaigne, ou encore la méthode d’ap- proche rationnelle de Descartes. Les acteurs des Lumières, héritiers directs des humanistes, poussent le travail plus loin dans tous les domaines : celui de la science avec l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, l’Histoire naturelle de Buffon ; celui des réflexions sur la gouvernance de la cité avec l’Esprit des Lois de Montaigne ; les controverses de Rous- seau et Voltaire sur la nature de l’Homme ; la mé- thode scientifique de Lavoisier, fondée sur l’expéri- mentation et la preuve.
Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P68