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 non dans les produits que les salariés fa- briquent. Ce sont les années 35 heures et le mirage du temps partagé, du retour à l’emploi par la création de postes. En ce début du 21ème siècle il suffit de lire la page des faits divers de nos quotidiens et non plus celle des pages économiques pour apprendre les fermetures d’entre- prises et les licenciements collectifs.
La question du travail et de la dignité humaine sensée lui apporter est ici po- sée ?
La déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 fait, dans son préam- bule, de la dignité humaine la base de tous les droits fondamentaux : « ...la re- connaissance de la dignité inhérente à tous les membres de la famille humaine et de leurs droits égaux et inaliénables constitue le fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde ».
En France il a fallu attendre la dernière révision de 1996 de la charte commu- nautaire des droits sociaux fondamen- taux des travailleurs pour voir appa- raître dans l’article 26 le principe du droit de tous les travailleurs à la protec- tion de leur dignité au travail. Ainsi notre histoire sociale aurait permis aux travailleurs de ne plus être taillables et corvéables à merci. Il est juridiquement reconnu dans des articles du code pénal, du code civil, du code du travail, et des textes internationaux que tout salarié est protégé face aux risques auxquels il peut être soumis du fait de son travail. Aujourd’hui, si le travail reste exigeant
on semble se convaincre que l’effort de- mandé ne doit plus signifier son épuise- ment, que les contraintes n’obligent pas à l’asservissement et que le respect des ordres n’est pas synonyme de la soumis- sion à celui qui les donne. « Pourtant, le travail souligne Dominique Meda n’est absolument pas valorisé.
Il y a une opposition très stricte, avec d’un côté les hommes soumis à la néces- sité, qui doivent se vendre pour vivre et les hommes libres, qui n’ont pas besoin de se vendre pour vivre et ont le droit de participer à la vie de la cité et à la déter- mination de la vie de la cité, à la poli- tique ».
La Franc-Maçonnerie nous guide- rait-elle à travers ses rituels et le tra- vail sur soi-même à ce que nous soyons ce deuxième homme ?
Le management actuel en se proposant de prescrire l’engagement dans un tra- vail démobilise de plus en plus les hommes du fait de l’individualisation et de la mise en concurrence des salariés entre eux.
La question du travail dans ce troisième millénaire pose la question de la précari- sation du travail et de ses conséquences pour la santé. C’est un thème important des débats managériaux actuels c’est un thème qui pourrait être retenu pour une commission intitulée travail et solidarité ou une loge d’études et de recherche.
Les questions qui devraient animer nos réflexions maçonniques concernent la précarisation du travail et de ses consé- quences pour la santé dans le monde profane et dans le monde maçonnique. Elles signalent, me semble-t-il une rup- ture dans la chaîne de l’amélioration historique des conditions de travail de- puis ses origines.
Elle se caractérise par :
- des trajectoires d’emplois précaires,
- l’individualisation des parcours, >>>>
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