Page 5 - Voyages & groupe n°16
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                Editorial
”Une directive,
très directive...
Au moment où vous lirez ces lignes, un nouveau chapitre de votre activité quotidienne aura été ouvert. En effet, depuis le 1er juillet, l’application de la nouvelle directive européenne des voyages à forfait et « prestations de voyages liées » est entrée en vigueur. Des changements de taille qui, une fois encore, devraient montrer la capacité d’une profession à s’adapter.
Une profession qui l’a d’ailleurs déjà prouvé face à sa dépendance aux contextes économiques et internationaux,
à la pression d’opérateurs étrangers venus bousculer le marché français, au développement de la désintermédiation, à la concurrence du web, à l’émergence de nouvelles pratiques touristiques... Des professionnels qui ont su se remettre sur le
métier. Faire, défaire et refaire...
La nouvelle directive est, elle aussi, venue s’inscrire dans ces évolutions du marché, et plus
particulièrement des nouveaux modes de réservation via internet. Avec pour objectifs de
supprimer les ambiguïtés et de combler les vides juridiques.
Mais aussi en corollaire la contrainte faite aux professionnels du tourisme de répondre à
nombre de nouvelles obligations. Et notamment à travers la masse d’informations à com-
muniquer (à détailler, disons-le tout net) au client. Parce que, ne l’oublions pas, cette
directive a été taillée sur-mesure pour lui. Pour renforcer sa protection. Avec en filigrane les
abus et les opportunités de mauvaise foi...
Autre obligation : celle de renforcer la relation, les liens entre les tour-opérateurs et les
agents de voyages, tant dans les informations à transmettre que dans la manière de
travailler ensemble. Une synergie nécessaire (indispensable même), car la nouvelle directive
induit, et cet autre aspect n’est pas anodin, une responsabilité conjointe du détaillant (le
distributeur) et de l’organisateur (le producteur).
Qu’en sera-t-il dans la pratique ? Difficile de répondre. Ne dit-on pas que c’est au pied du
mur... qu’on voit le mur (à défaut du maçon) ? Et comme toujours, c’est le quotidien qui révèlera les dysfonctionnements et les in- cohérences. Quoi qu’il en soit, la messe est dite, et la profession doit désormais avoir intégré ces changements dans leurs informations pré-contractuelles, modifié les contrats comme les conditions générales et particulières de vente. En d’autres termes : informer au maximum le client (et l’avertir aussi sur le fait « qu’il n’a pas signé un contrat, mais que l’accord a été conclu » !) et formaliser les éléments constitutifs du voyage. Vaste chantier, et révolution totale tout de même !
Reste en suspens la responsabilité de plein droit que le législateur français n’a pas écartée au profit de la « garantie de la bonne exécution des prestations » comme cela est stipulé dans la directive européenne. Les professionnels se seraient bien passés de cette exception française. Les Entreprises du Voyage, mais aussi l’APST et le Seto, ont donc fait un recours devant le Conseil d’Etat pour « excès de pouvoir ». Cela risque d’être long.
Pour l’heure, place à la saison touristique qui s’annonce sous les meilleurs auspices, un vent d’optimisme soufflant même chez les professionnels du tourisme. Quant à Voyages & groupe, l’équipe vous donne rendez-vous à la rentrée de septembre pour un prochain numéro. Entre-temps, ne perdez pas le fil d’Ariane et retrouvez toutes nos actualités sur note site*. Bel été à tous ! CATHERINE MAUTALENT / Rédactrice en chef “
 (*) www.voyagesetgroupe.com
VOYAGES & GROUPE 16 - JUILLET 2018 - 5









































































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