Page 44 - MOBILITES MAGAZINE N°29
P. 44

                                 Politique & institutions
  Mobilités
magazine
: cette première approche vous ouvre-t-elle
déjà de nouvelles perspectives ?
PF : Bien sûr, l’analyse plus fine que nous sommes aujourd’hui à même de produire nous permet des projections et surtout, une perception différente des solutions possibles. En matière de convention TER par exemple, nous avons com- pris que la maintenance serait un facteur essentiel. D’un côté, on peut exiger un taux de ponctualité des trains de 98% tous les matins, sous peine de pénalité. De l’autre, et ce grâce à l’analyse mensuelle des données, on peut établir la nouvelle convention en position- nant les centres de maintenance plus précisément en fonction des besoins. L’AO devient dès lors une force de proposition complémen- taire à ce que l’opérateur peut lui fournir.
: qu’en est-il des autres domaines dont la
région a désormais la responsabilité, le transport scolaire notamment ?
PF : En Centre-Val de Loire, nous avons une trentaine d’entreprises, dont les principaux groupes, quelque 1900 circuits scolaires et un bon millier de contrats. Les données nous arrivent donc en masse - et paradoxalement peut- être, ce n’est pas toujours plus facile avec les groupes - et nous rentrons progressivement dans le détail en analysant tout cela ligne par ligne. Certains services ont ainsi été réorganisés, et nous avons d’ores et déjà imposé à tous une même billettique embarquée*. Tout cela nous permet aussi d’in- former plus précisément les usa- gers, à partir de la réalité de chiffres qui contredisent parfois la per- ception qu’ils ont de certains ser- vices. Notre crédo est simple, il faut que tous les acteurs, AO, usa-
Notre crédo est simple, il faut que tous les acteurs, AO, usagers et opérateurs, puissent bien comprendre et partager les mêmes éléments d’appréciation.
      Mobilités
magazine
      Mobilités
magazine
     34 - MOBILITÉS MAGAZINE 29 - SEPTEMBRE 2019
* Ubitransport en l’occurrence.
gers et opérateurs, puissent bien comprendre et partager les mêmes éléments d’appréciation.
: la récolte, le traitement et l’analyse de
ces données représentent-ils un investissement très important pour une collectivité comme la région Centre-Val de Loire ?
PF : Le budget alloué à cette évo- lution est certes important, mais loin d’être insurmontable, d’autant que cette transition devrait, à termes, nous permettre de faire un certain nombre d’économies.
En revanche, la juste analyse de toutes ces données devient fon- damentale pour la collectivité. Il m’apparaît évident que nous as- sisterons à une évolution de cer- tains métiers au sein de nos ser- vices. Je pense que nous aurons besoin d’un certain nombre d’ana- lystes hyper spécialisés, tandis que tous nos agents devront aussi re- cevoir une formation plus basique. Ce sera le prix à payer pour bien maîtriser, comprendre et profiter de cette masse nouvelle de don- nées disponibles.z
PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE COSSARD
  












































































   42   43   44   45   46