Page 19 - Voyages & groupe n°27
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Pollet, tempèrent. Tous deux pointent le manque de temps et de moyens, inhé- rents à la taille, modeste, de leur structure même si tous les deux souhaiteraient se faire connaître des pro- fessionnels. « On a besoin de vendeurs, mais de ven- deurs avec de réelles connais- sances de nos domaines », déclare Olivier Pollet.
Tourisme de niche : tourisme de
groupe ?
Côté clients aussi on s’éloigne des clichés. Certes, l’âge moyen est plutôt élevé. Comme le pointe Laurent Lanfranchi : « notre clientèle est plutôt urbaine, périur- baine clairement CSP +, ma- joritairement retraitée et fé- minine, indubitablement cul- tivée ». Mais on note des disparités. Escursia avoue une moyenne d’âge de 45 à 65 ans, Aventures boréales entre 35 et 45 ans. Pour Trail the world, la moyenne s’abaisse même à 35 ans ! Oasis Voyages et Alma Mundi constatent que l’in-
térêt pour le bien-être et le développement personnel concerne désormais une clientèle élargie, mais à 80% féminine. « On voit de plus en plus de jeunes et de se- niors et l’on touche autant des CSP + que des gens qui cassent leur tirelire pour le voyage d’une vie », confirme Eric Grange.
Alors, tourisme de niche et tourisme de groupe font-ils bon ménage ? Là encore, les points de vue diffèrent : pour Laurent Lanfranchi qui or- ganise une à deux fois par an, des voyages pour 150 personnes, voire jusqu’à 300, « on peut faire du groupe sans quitter la niche, ce n’est pas antinomique. A condition de rester très pointu. Mais, avouons-le : nous faisons essentiellement du minigroupe ». Pas de souci non plus pour Tanja Duhamel qui emmène déjà des GIR de 80 personnes, « car on est sur du groupe affinitaire. Mais, sur place les ateliers se font à 15-20 personnes. Nous sommes liés au voyage de groupe,
par nécessité. Nous ne fai- sons que très rarement des voyages individuels. Cela va de 25 à 150 personnes, selon la notoriété de l’intervenant accompagnateur. Mais dans l’intimité d’un petit groupe de dix à 20 personnes, vous expérimenterez de façon privilégiée les traditions millénaires d’élévation de conscience », concède Eric Grange. Une réflexion par- tagée par Maud Debs : « les coureurs ont envie et besoin d’interagir. Par conséquent, même si nous voulons dé- velopper des groupes d’une cinquantaine de personnes, il est sûr que nous les divi- serons afin qu’ils découvrent le pays en petit comité. Se créer des souvenirs à cin- quante, c’est compliqué ». En revanche, Jérôme Canta- lupo ou Vincent Frances, Oli- vier Piollet ou Eric Bonnem sont unanimes : leur concep- tion du voyage et le désir du client sont incompatibles avec des groupes de plus de huit personnes, parfois moins.
Emma Fox
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VOYAGES & GROUPE 27 - OcTObre 2019 - 19
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