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Evénements
Anvers et contre tout
Dans une conjoncture perturbée et similaire à celle que traverse la France actuellement, Sa Ma- jesté la reine Mathilde de Bel- gique a inauguré n novembre 2016, après vingt huit mois de travaux, le nouveau Flanders Mee- ting and Convention Center Ant- werp (FMCCA). La capitale mon- diale du commerce du diamant et le deuxième port d’Europe, si- tué à deux heures de Londres et autant de Paris, connectée à Bruxelles et à Amsterdam, se dote ainsi d’un remarquable équi- pement dans le domaine des congrès et réunions d’a aires, tout en étant à trente minutes de l’aéroport. Le site belge pré- sente une capacité d’accueil de 2 700 personnes, avec plus de 25 000 m2 de salles de réunion. Mais ce qui fait sans doute son originalité et son caractère unique, c’est son positionnement au cœur de la ville, aussi bien à quelques pas de la fabuleuse gare centrale que du zoo histo-
> La parole à...
rique d’Anvers. Aussi, selon Anja Stas, directrice commerciale du Flanders Meeting and Convention Center Antwerp, considère que « ce site réalise le grand écart entre les dernières technologies du futur et les espèces animales originales de notre monde ». C’est ce qu’elle a déclaré au der- nier IBTM de Barcelone. Pin- gouins, éléphants, girafes... sont ainsi disponibles lors des pauses café, dans un décor du style Belle Epoque ! Pour l’accueil des par- ticipants, Anvers dispose d’un parc hôtelier de plus de 4 500 chambres, aussi bien des hôtels de chaînes internationales que d’établissements de charme, et dont la plupart sont facilement accessibles à pied.
Redistribution des cartes
Ces investissements massifs sont donc susceptibles de modi er sensiblement la hiérarchie ac- tuelle qui fait la part belle aux villes et pays historiquement im- pliqués dans cette activité (voir
Classement 2015
des villes et pays pour l’organisation de conférences internationales
Berlin Paris Barcelone Vienne Madrid Londres Singapour Istanbul Lisbonne Copenhague
Etats-Unis Allemagne Royaume-Uni Espagne France Italie Japon Chine Pays-Bas Canada
195
186
180
178
171
171
156
148
145
138
925
667
582
572
522
504
355
333
333
308
encadré ci-contre). C’est en tout cas l’avis de Rob Davidson, expert du tourisme d’a aires à l’univer- sité de Greenwish, qui souligne l’arrivée de nouvelles destina- tions : « 80 % des équipements de Dubaï datent de moins de vingt ans et les transports aériens sont en progression exponentielle ici », relève-t-il. « La Havane sera désormais desservi directement par huit compagnies aériennes au départ de dix villes nord-amé- ricaines », complète-t-il. Sans compter les e orts de plusieurs pays d’Amérique latine. Autant de moyens supplémentaires au béné ce de nouvelles destina- tions et au détriment des lieux traditionnels de tourisme d’af- faires. z
TEXTE ET PHOTOS : JEAN-FRANÇOIS BELANGER
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Anna Kozina,
directrice commerciale d’elytour paris
“ RESTER PETIT POUR RESTER
AU PLUS PROCHE DE NOS CLIENTS “
Dans une situation particulière, avec des groupes d’américains et de japonais aux abonnés absents, Elytour Paris fait preuve d’adap- tation : « Nous appréhendons la situation actuelle du tourisme français d’une manière originale ». L’entreprise, créée en 2007, fait
travailler quatre personnes à plein temps. Depuis le départ, elle s’est positionnée pour des groupes a aires d’une taille comprise entre 25 et 100 personnes. « Notre principe reste d’être toujours disponible, de faire preuve d’agilité et de fournir des solutions personnalisées à nos clients », explique Anna Kozina. L’activité d’Elytour Paris représentait 500 000 euros en 2015, vraisemblablement autour des 600 000 euros en 2016. « Bien sûr que cette période est particulière et que le marché américain est en forte diminution au pro t de destinations asiatiques, souvent. Mais nous compensons avec d’autres clientèles, de France et d’Europe. Nous tentons d’éviter les zones qui ont été impactées par les événements terroristes au pro t d’autres qui apparaissent comme moins exposées. Par exemple à Versailles, où nous proposons des chasses au trésor originales. C’est aussi le cas des petits villages de Provence. Je pense à Saint-Rémy ou aux Baux-de-Provence, qui restent à l’écart des images négatives actuelles. C’est ce qui nous conforte dans notre stratégie qui consiste à rester petit pour pouvoir s’adapter rapidement et savoir rester proche de nos clients », conclut-elle.
52 - Voyages & groupe 01 - FÉVRIER 2017