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Opérateurs & réseaux
MaaS : sœur Jeanne ne vois-tu rien venir ?
nouveau graal du transport public de voyageurs, le transport payé à l'usage apparaît comme l'outil à tout faire. il a eu droit à sa conférence dédiée et à quelques exposés d'expériences en France comme en suisse.
Erwan Terrillon, du cabinet Omnibus Conseil, modérateur de cette table ronde mentionne rapidement un fait : 20% des français ne seraient pas équipés de Smartphone. Ce qui les priverait des fonctionnalités suivantes : l'accès aux calculateurs d'itinéraires avec prise en compte inter ou multimodale ; l'achat de titres de transport en pré ou post- paiement ; les informations trafic et horaires en temps réel ; la géo- localisation ; les réservations de taxis, transports à la demande ou de location libre-service.
« Le compte-usager serait l'abou- tissement du MaaS (1)», estime Er- wan Terrillon. Anne Gérard, vice- présidente du Grand Poitiers en charge des mobilités, met en lien ces nouveaux outils et les réflexions sur les tarifs. Elle poursuit, « il faut que le tarif dans le bus soit plus cher qu'en agence ou en prévente ». une approche punitive de la vente aux voyageurs occa- sionnels, assez répandue dans les transports urbains, qui suscitera ultérieurement quelques débats. L'importance des questions de bil- lettique est confirmé par Erwann Terrillon : « le retour d'informations, y compris par la billettique, est un des enjeux du MaaS ». Puis il rappelle une seconde évidence : « pour construire un MaaS, il faut qu'il y ait des services, il ne peut se faire qu'à partir d'un existant ». Anne Gérard évoque ici les dis- cussions du réseau Vitalis avec le prestataire Claxit pour le déploie- ment du co-voiturage et de l'au- topartage. Retour à la dure réalité
La priorité est
le développement de services sur le territoire.
L'interopérabilité peut être l'occa- sion de basculer vers cette ap- proche dématérialisée. C'est le cas de l'offre ZenGo associant les Transports Publics Genevois avec TL, l'opérateur de transport de Lausanne. Il y a, selon Olivier Bron- ner, délégué de la direction des transports publics de la région Lau- sannoise, une volonté « d'être ac- teur et intégrateur ». Cédric Morel rappelle deux points fondamen- taux : les enjeux de conquête mo- dale et la forte prépondérance des voyageurs occasionnels, en parti- culier dans une région potentiel- lement touristique comme la Nor- mandie : « on veut surtout multi- plier les canaux de distribution et d'information ». Finalement, le MaaS est à l'image d'internet face à la presse écrite : il la concurrence, mais pour une diffusion optimale sans perte de clientèle ou ségré- gation, il convient de conserver les médias traditionnels en plus de ces services numériques. z J.-PH. PASTRE
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avec Cédric Morel : « le MaaS peut-être un outil de pilotage pour une Autorité organisatrice, mais il pose aussi des questions de moyens du fait de sa potentielle lourdeur ». Atoutmod regroupe 15 Autorités organisatrices de trans- port, ce qui ne facilite pas les choses en effet. Pragmatique, il enchaîne : « la priorité va aux ré- seaux de transports en commun, puis au transport à la demande, ensuite viendra le co-voiturage et enfin d'autres services ». Il poursuit : « la priorité est le dé- veloppement de services sur le territoire. Viennent ensuite les questions de gouvernance. »
(1)MaaS, Mobility as a service. Que l'on peut traduire (imparfaitement) comme l'ensemble des prestations de services et d'accès aux transports payés à l'usage via des outils télématiques.