Page 5 - MOBILITES MAGAZINE N°19
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                 Editorial
Urgence oui, précipitation, non...
L’univers des transports collectifs ressemble en ce début d’automne à une vaste table de casino autour de laquelle tous les joueurs tentent - logiquement - de préserver ou d’accroitre leurs gains. Malheureusement aucun ne semble vraiment maîtriser les nouvelles règles de jeu instituées par le croupier. En France, la
transition écologique, imposée à marche forcée, et parfois de façon anarchique, la redistribution des cartes réglementaires née de la Loi d’Orientation des Mobilités (dont on ne connait d’ailleurs toujours pas le détail), et les échéances électorales à
venir semblent modifier ces règles au fil du jeu.
Un problème majeur pour les industriels, les opérateurs, et les responsables politiques qui, pour bien faire, doivent penser leurs stratégies et leurs investissements sur un temps long. Là encore, il semble bien que la communication ou les postures prennent trop souvent le pas sur la réflexion. L’observation rapide des salons européens qui ont marqué la rentrée de septembre dans le monde des transports publics (l’IAA d’Hanovre et Innotrans à Berlin) permet cependant de tirer une conclusion simple : sauf miracle, le moteur thermique vit son chant du cygne, et laissera majoritairement place au moteur électrique dans la décennie qui vient.
En dehors de cela, la compétition fait surtout rage sur le moyen le plus intelligent de l’alimenter en énergie. A ce jour, les producteurs de batteries tireront tous leur épingle de ce jeu. Mais pas seulement. Pour faire simple, voire caricatural, remplacer quelques centaines de kilos de moteur par quelques tonnes de batteries, branchée sur des centrales nucléaires (au mieux, encore que...), ou fonctionnant au charbon (au pire) n’est peut-être pas aussi écologiquement viable que certains veulent bien nous le faire
croire. Il va falloir être à la fois plus inventif, et plus prudent. On sait désormais ce que nous vaut d’avoir tout misé sur le pétrole...
Une prudence d’autant plus nécessaire que ce passage du thermique à l’électrique bouscule les hiérarchies industrielles et le jeu des alliances, tandis qu’il modifie aussi en profondeur l’organisation des déplacements, et donc l’adaptation des entreprises à leurs nouvelles contraintes.
La bonne démarche consisterait à développer une vision « géométrique » des problèmes posés par cette transition énergétique obligatoire. C’est-à-dire d’observer chaque solution disponible sous tous les angles possibles avant de se lancer dans une révolution. C’est d’ailleurs un peu la démarche entreprise dans le cadre du Sustainable Bus Award, auquel est fier de participer Mobilités Magazine, et dont vous découvrez le verdict, et les motivations, dans cette édition.
PIERRE COSSARD / Directeur de la publication
Retrouvez-nous à AUTOCAR EXPO du 17 au 20 octobre sur le STAND A2 MOBILITÉS MAGAZINE 19 - OCTOBRE - 5
          






















































































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