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X PARIS QUI RIT, BANLIEUE QUI PLEURE ?
En Ile-de-France, le trajet d’un bus ressemble bien souvent à un parcours d’obstacles. Si la situation semble être en voie d’amélioration dans Paris intramuros, les réseaux de Grande Couronne pâtissent en revanche de la saturation des axes routiers avec des répercussions directes sur leur vitesse commerciale.
A Paris, tous les espoirs sont permis
Paris
Malgré des points durs sur certaines lignes, les aménagements spécifiques pour les bus et la politique de la ville en faveur d’un meilleur partage de la voirie ont eu des effets positifs sur la circulation du réseau RATP de surface. Les réformes à venir, le Grand Paris des bus et les récentes annonces de la maire, Anne Hidalgo en faveur des piétons et des vélos, mais aussi des transports en commun, pourraient encore accélérer la cadence.
Une récente étude du syn- dicat des transports d’ile- de-France (stif) portant sur 25 lignes de bus circulant dans le centre de paris(1) a observé un al- longement moyen des temps de parcours allant d’une à trois minutes durant les heures de pointe, tandis qu’une autre enquête, émanant, cette fois, de la préfecture(2), estime les retards à dix minutes lors des pics d’activités du soir (16h30- 18h30) sur les lignes 63, 72 et 95. La piétonnisation des voies sur berges rive droite voulue par la maire de la capitale, Anne hidalgo, et formalisée par un arrêté muni- cipal du 18 octobre 2016, a donc bien des conséquences sur la vi- tesse commerciale des lignes de bus RAtp concernées. Dont acte.
Mais, expliquer toutes les difficultés des bus parisiens par les seuls em- bouteillages créés par la fermeture à la circulation automobile de ces 3,3 km d’autoroute urbaine longeant la seine serait trop réducteur. « C’est un épiphénomène », relativise sé- bastien Dulermo, chargé de projets à la direction de l’exploitation du stif. « Parler du stationnement gê- nant est moins sexy, mais cela nous impacte beaucoup plus que la piétonnisation des voies sur berges ». Les bus passent en effet leur temps à slalomer entre les voitures particulières qui roulent ou se garent sans complexe aux arrêts ou sur les couloirs reservés, les véhicules de livraison qui s’ar- rêtent devant les points-relais pour livrer les marchandises du e-com-
NSébastien Dulermo, chargé de projets à la direction de l’exploitation du Stif. « Le stationnement gênant a beaucoup plus d’impact que la piétonnisation des voies sur berges ».
merce et les vtC qui envahissent les abords des gares. Les pourtours de la gare du Nord, de la gare saint Lazare, les rues de Maubeuge, de Belleville, du Faubourg du tem- ple figurent ainsi parmi les princi- paux points noirs identifiés. « A Paris, la vitesse commerciale est estimée entre 10 et 12 km/h, alors que l’on considère qu’un réseau qui fonctionne bien devrait atteindre les 15 km/h. Même le tram stagne à 18 km/h, alors que sa vitesse théorique est de 20 km/h », re- grette Jean Macheras, délégué de paris à l’Association des Usagers des transports (AUt).
si le tableau est donc loin d’être idyllique, les conditions de circula- tion des bus seraient malgré tout globalement plutôt meilleures qu’au
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