Page 5 - Voyages et Groupe N°06
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ce qu’il était...
A utonomes, en quête de sens et d’indépendance, de culture, d’authenticité, les « nouveaux seniors », que l’on ne cesse de quali er de « manne », n’ont pas les mêmes attentes que leurs aînés. Alors, quel avenir pour les groupes constitués ? La question se pose, car la clientèle traditionnelle est en perte de vitesse. Ces seniors ne voyagent plus avec des clubs de retraités, mais avec
d’autres associations, plus thématiques, plus segmentées. Sont-ils toujours prêts à voyager en groupe ?
Pour peu qu’on leur propose une o re a nitaire, axée sur un intérêt commun, la réponse est oui. En leur livrant des produits conçus spéci quement pour eux, c’est encore oui. Car ces jeunes générations de retraités ne veulent plus, dans leur grande majorité, d’o res qu’ils jugent « ghettoïsantes ». Bien dans l’air du temps, ils aspirent à des propositions dépassant leur « identité générationnelle ». Et cette « nouvelle » population se présente sous la forme d’un bloc hétérogène. En termes stratégiques, cela nécessite d’identi er les di érentes cibles susceptibles d’alimenter et de faire vivre le secteur, avant de les regrouper de façon cohérente.
D’autant, qu’on le sait, les groupes traditionnels deviennent de plus en plus
étriqués. Ceux qui partaient sur une base de 40 participants misent désormais 30,
voire 20, avant de se tourner vers le GIR. Faut-il désormais parier sur les groupes
constitués ou sur le GIR ? C’est d’abord le bassin de clientèle qui influence le choix.
Et plus celui-ci est important, moins on prend de risque en ciblant les individuels... pour les regrouper.
Aujourd’hui, il n’y a donc pas un segment groupes, mais des segments groupes, nourris justement de ces individuels regroupés, lesquels demandent une variété de produits personnalisés, du sur-mesure en quelque sorte. Le marché groupe traditionnel s’inspire donc de plus en plus du marché individuel. En témoignent les brochures des professionnels, adaptées à chacun et à tous, séparément ou ensemble. On conçoit d’abord pour les individuels, on transpose ensuite pour les groupes. Les pratiques sont donc bousculées, face à un marché mutant, auquel les opérateurs doivent nécessairement s’acclimater. Bonne nouvelle, ce marché s’annonce cependant aussi prometteur que ne l’était l’ancien. Finalement, les opérateurs doivent continuer à faire du tourisme de groupe - dont ils sont les spécialistes - tout en étant capables de répondre à une somme d’individualités...
CATHERINE MAUTALENT / Rédactrice en chef “ VOYAGES & GROUPE 06 - JUILLET 2017 - 5
Editorial
 




















































































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