Page 14 - MOBILITES MAGAZINE N°9
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AlaUne
donc annoncé pour le 24 novembre prochain la tenue de rencontres internationales des innovations de la mobilité, un événement de plus à suivre de près.
Un sentiment d’être entendu
on l’aura compris au travers des conférences et diverses prises de paroles des acteurs du secteur, l’heure n’est pas à la confrontation. Si revendications il y a, le dialogue existe entre, par exemple, les opé- rateurs et les pouvoirs publics, comme n’a pas manqué de le rap- peler Thierry mallet à plusieurs occasions. Louant le principe des Assises de la mobilité, le président de l’UTP souligne à nouveau que le secteur vit une période de mu- tation et d’activité intense, avec au menu : « l’ouverture à la concur- rence du fer en 2023, le passage du concept d’infrastructure à celui de service, la transition énergé- tique, la digitalisation, la couverture des déserts transport, etc. ». Une révolution plus ou moins « douce », qui nécessite des moyens. No- tamment à travers un quatrième appel à projets. « Nous réclamons le lancement de ce processus, explique-t-il. Dans le cadre de la loi sur la Transition énergétique avait été dégagée une enveloppe de 2,5 milliards d’euros. Il reste à ce jour 800 millions au titre des engagements de l’Etat. Ils doivent faire l’objet de cet appel à pro- jets... ».
Louis Nègre, tout aussi mesuré dans ces propos, se montre pour sa part satisfait que trois des sept principales propositions nées des etats généraux de la mobilité - la création d’un ministère des Trans- ports, la mise en œuvre d’une loi de programmation financière sur le quinquennat et l’ouverture des Ter à la concurrence - soient déjà acquises. Il rappelle que la sanc- tuarisation du versement transport,
N Thierry Mallet, président de l’UTP.
N Louis Nègre, président du Gart. “ Notre priorité est d’arriver au meilleur service de transport possible, tout en préservant la santé de nos concitoyens ”.
le retour de la TvA à 5,5% pour les transports, le soutien aux vé- hicules à faibles émissions et la mise en chantier d’un vrai travail de réflexion sur le droit de grève et le droit de retrait doivent dé- sormais faire l’objet de discussions, constructives...
Le diesel sans droit de cité
Du côté des nombreux exposants (à découvrir de façon non exhaus- tive dans nos pages suivantes), l’heure est bel et bien à l’effer- vescence numérique ou post diesel. Chassé du cœur des villes dans un avenir plus ou moins proche pour cause de nocivité environ- nementale oublieuse des progrès réalisés avec les normes euro 6 a, b, et bientôt d, ce carburant devra en effet laisser place à son ou ses successeurs. Plusieurs écoles se disputent donc les marchés pré- sents et futurs. Si l’électrique a clairement le vent en poupe auprès de nombreux édiles, hybrides, hy- drogène (à plus longs termes), et surtout GNv, semblent devoir tirer leur épingle du jeu. S’il apparaît bien difficile de définir la future clef de répartition entre ces diffé- rents carburants, tous les acteurs réclament une certaine visibilité,
à l’instar de Louis Nègre. « Notre priorité est d’arriver au meilleur service de transport possible, tout en préservant la santé de nos concitoyens, explique-t-il. Nous souhaitons aider le gouvernement à faire les bons choix qui définiront les objectifs et les moyens d’y aboutir. Mais la politique de l’Etat devra naître d’une discussion avec toute la famille des transports ». « Nous avons besoin de visibilité, renchérissent les opérateurs, en la personne de Thierry Mallet, notamment parce que cette tran- sition écologique sera coûteuse, et qu’elle ne doit pas se traduire par une diminution de l’offre, à cause de budgets insuffisants... ». enfin, à l’échelle nationale, et qu’il s’agisse du développement des autocars électriques ou fonction- nant au GNv, chacun pointe au- jourd’hui du doigt les manques flagrants du réseau national de recharge, et le coût élevé des sta- tions lorsqu’il doit être supporté par les opérateurs.
Un enjeu qui mérite une politique cohérente, claire, et incitative. Ce qui fait dire à Louis Nègre qu’il « faudrait un véritable chef de projet nommé par le gouverne- ment, quel que soit son titre exact, pour piloter cette transition éner- gétique ».
enfin, à plus long terme, se posera la problématique de l’autonomie, sur laquelle travaillent tous les grands industriels et opérateurs du secteur. Si elle en est aujourd’hui aux balbutiements, notamment pour des raisons réglementaires, elle a clairement la faveur des au- torités organisatrices, qui voit en cette évolution une réelle source d’économie, « ne serait-ce que par la baisse de la masse salariale qu’elle pourra engendrer », comme le précise là encore le président du Gart. z
PIERRE COSSARD
14 - Mobilités Magazine 09 - Novembre 2017


































































































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