Page 54 - L'INFIRMIERE LIBERALE MAGAZINE _ NOUVELLE FORMULE
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                 FORMATION
Échelle cognitive d’attachement
du type de dépendance aux BZD en fonction des doses utilisées et des comportements des consommateurs (3).
Q Dépendance à dose thérapeutique
La dépendance à dose thérapeu- tique est caractérisée par :
Ula prise de BZD à faibles doses prescrites pendant des mois ou des années ;
Ule « besoin » progressif de BZD pour mener des activités nor- males de la vie quotidienne ; Ula poursuite de la prise des médicaments même si l’indica- tion d’origine a disparu ;
Udes symptômes de sevrage lors des essais de réduction ou d’arrêt du traitement ;
Udes demandes fréquentes de renouvellement d’ordonnance (peur de manquer) ; Uaugmentation de la posologie depuis la première prescription ; Uapparition de symptômes malgré la poursuite du traitement (anxiété, insomnie, dépression, etc.).
Q Dépendance à haute dose Dans ce type de dépendance, le patient :
Uessaie de convaincre le méde- cin ou en consulte plusieurs pour obtenir plus de comprimés ; Upeut obtenir des BZD par sa famille ou des connaissances ; Ucombine les BZD avec l’alcool ou d’autres médicaments sédatifs ; Uprésente une anxiété, une dépression ou un trouble de la personnalité.
Q Usage à dose illicite
ou récréative
Le patient :
Udéveloppe souvent une poly- toxicomanie et utilise les BZD pour renforcer l’effet des opiacés ou gérer la « descente » des sti- mulants. En usage récréatif, les BZD sont utilisées pour leur action anxiolytique très puissante, mais
aux benzodiazépines (ECAB)
  q Consigne : il est indispensable que le patient réponde à toutes les proposi- tions par « vrai » ou « faux », même s’il n’est pas très sûr de sa réponse.
1. Où que j’aille, j’ai besoin d’avoir ce médicament avec moi.
2. Ce médicament est pour moi comme une drogue.
3. Je pense souvent que je ne pourrai jamais arrêter ce médicament. 4. J’évite de dire à mes proches que je prends ce médicament.
5. J’ai l’impression de prendre beaucoup trop de ce médicament.
6. J’ai parfois peur à l’idée de manquer de ce médicament.
7. Lorsque j’arrête ce médicament, je me sens très malade.
8. Je prends ce médicament parce que je ne peux plus m’en passer. 9. Je prends ce médicament parce que je vais mal quand j’arrête. 10. Je ne prends ce médicament que lorsque j’en ressens le besoin.
q Résultat : attribuer 1 point pour les réponses « vrai » aux neuf premières propositions et 1 point en cas de réponse « faux » à la dernière. Un score ≥ 6 révèle une dépendance.
Q consommation peut alors être maintenue dans le seul but d’évi- ter ces effets. Durée d’utilisation prolongée, antécédents d’autres dépendances (médicaments, alcool ou autres), association de plusieurs BZD, favorisent la sur- venue d’une dépendance et aggravent la sévérité des symp- tômes de sevrage.
q Risque d’effets indésirables
L’arrêt, ou la diminution, de la consommation permet d’éviter ou de réduire les événements indésirables, particulièrement chez les personnes âgées : Urisques pour les conducteurs ;
Les BZD peuvent-elles provoquer la maladie d’Alzheimer ?
La plupart des études suggèrent la possibilité d’un lien entre consom- mation de BZD et risque de démence chez les sujets âgés. Principales hypothèses : soit les BZD accélèrent le début de la maladie, soit leur pres- cription coïncide avec une vulnéra- bilité des patients vis-à-vis du risque de démence.
Source : d’après ANSM, « État des lieux de la consommation des benzodiazépines en France », avril 2017 (lien : bit.ly/2Dn9DV4).
Uinteractions avec d’autres médicaments à effet sédatif ou l’alcool ;
Uchutes (fractures) ;
Uperte de fonction cognitive et de la mémoire ou baisse de la concentration.
Évaluation de la situation de dépendance
q Objectivation
de la dépendance
Outre les antécédents et l’inter- rogatoire du patient, des outils comme l’échelle cognitive d’atta- chement aux benzodiazépines permettent d’objectiver une dépendance (voir ci-dessus). Cette échelle mesure la composante cognitive de la dépendance aux BZD d’après les idées du patient sur le médicament et sa consom- mation personnelle. L’évaluation du niveau de dépendance permet d’adapter la stratégie à mettre en place, notamment le choix du rythme de diminution des doses.
q Différents types
de dépendance
Un guide de bonne pratique écossais propose une définition
 40 L’infirmière libérale magazine • n° 344 • Février 2018
  Question de patient
























































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