Page 15 - MOBILITES MAGAZINE N°35
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Il n’y a aujourd’hui que quatre industriels présents sur ce marché : Safra, Van Hool, Caetano et ADL.
Philippe Bucly
la filière manque aujourd’hui du soutien de pouvoirs publics qui ont l’argent plutôt rares. Par ailleurs, nous attendons encore plus d’en- gagements des collectivités sur l’hydrogène, ce sont sans doute elles qui porteront son dévelop- pement.
: Les régions semblent en effet en
première ligne, quels sont aujourd’hui les projets les plus prometteurs ?
P.B. : Honneur d’abord à la Nor- mandie, qui fut un précurseur dans le domaine de l’hydrogène, no- tamment avec le département de la Manche. Le projet auvergne-
rhône-alpes de Zero Emission Val- ley est lui aussi particulièrement intéressant, comme celui porté par l’Occitanie et ses aéroports. La Bourgogne-Franche-Comté déve- loppe un plan fondé sur le secteur automobile, mais nous savons aussi que les Hauts de France, Grand Est, l’Ile-de-France et la Bretagne travaillent chacune à l’essor de la filière H2.
: Qu’en est-il du côté des industriels ?
P.B. : Il est clair que les construc- teurs commencent tout juste à se mobiliser. Le succès remporté par safra dans l’Hexagone ne doit pas cacher le fait que, au niveau euro- péen, on joue plutôt la carte de l’attentisme. Il n’y a aujourd’hui que quatre industriels présents sur ce marché : safra, Van Hool, Cae- tano et aDL. Pour notre part, nous espérons que des collectivités s’en- gagent rapidement sur des flottes de 30 à 50 véhicules, ce qui per- mettra à coup sûr de faire baisser le prix d’une technologie qui reste pour l’instant très chère, avec un bus standard dépassant bien sou- vent 650 K€ l’unité et un coût du kilo d’hydrogène voisinant les 10€... Enfin, nous sommes particulière- ment attentifs aux projets de dé- veloppements ferroviaires. Le ac- cords en cours entre la sNCF, als- tom et six régions sont de bon augure pour que le marché des trains H2 prenne clairement son essor aux alentours de 2028. Une manière de mettre toute une filière sur de bons rails... z
PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE COSSARD
            RÉUNIR ATTEND L’AUTOCAR H2
Le 6 février 2020, le groupement Réunir organisait au Musée des arts Forains à Paris, une matinée de réflexions et de débats autour de l’hydrogène. L’occasion pour les quelque 80 personnes présentes de faire un point d’étape sur un carburant que tous jugent prometteur pour le devenir des transports collectifs.
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   L’idée de cet événement, animé par eric Ritter, directeur gé-
néral de Réunir services, consistait à regrouper dans un
même lieu des spécialistes de ce sujet - industriels, politiques,
financiers, opérateurs - afin d’en cerner au mieux les tenants
et aboutissants. L’objectif affiché étant de fournir aux adhérents, à l’issue de cette matinée, une image assez précise de la problématique hydrogène, qui plus est appliquée à leur métier. interrogé sur les perspectives de voir prochainement arriver sur le marché un autocar fonctionnant à l’hydrogène, Vincent Lemaire, président de safra, s’est montré assez claire : « Concernant l’autocar, il n’y a pas pour l’instant de produit disponible, voire à l’étude. C’est dommage, car avec les besoins d’autonomie et d’énergie disponible pour les équipements, le car à hydrogène fait sans doute plus sens que le véhicule à batteries. Par ailleurs, la faisabilité technique ne parait guère insurmontable. Ce qui pose véritablement problème, c’est, aux vues des investissements à consentir pour son développement, de définir le plus précisément possible le produit vraiment attendu par les opérateurs et les autorités organisatrices. L’univers industriel européen est mûr pour cette transition H2, il manque maintenant une impulsion... ».
Retrouvez un compte-rendu complet de ce débat dans Mobilités Magazine Autocars N°5, disponible gratuitement sur le site www.mobilitesmagazine.com.
Eric Ritter
 MoBiLités Magazine 35 - Mars 2020 - 15
 









































































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