Page 21 - MOBILITES MAGAZINE N°17
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                  Opérateurs & réseaux
tionnaire de police dépêché sur place peut lui donner un ordre et pourquoi il le lui donne. Ce sont ces signaux immatériels qui per- mettent une plus grande compré- hension de l’action de chacun. Nous allons également organiser des séminaires de mises en situa- tion pour tester les chaînes de réaction et la capacité de chacun de réagir par rapport à un évène- ment majeur.
: qui est à l’origine de la signature du CLS ?
C.B. : c’est sous l’impulsion de Jo- siane Chevalier, préfète de l’Es- sonne, que les forces de l’ordre et TICE se sont naturellement rap- prochés. Lors de la 1ère réunion de travail nous nous sommes ren- dus compte immédiatement que nous parlions de la même chose. Pas forcément avec le même vo- cabulaire, mais avec la même né- cessité et la même envie d’agir efficacement. Par conséquent, cela a été très simple de rédiger ce document. Il a juste fallu créer des passerelles entre les actions me- nées communément qui n’étaient pas exprimées de la même façon.
: qui sont les signataires ?
C.B.:ilyenaquatre:TICE,lePar- quet, la direction départementale de la sûreté publique et la Préfec- ture. La Justice est bien évidem- ment partie prenante. La réponse pénale est un moyen pour lutter contre le sentiment d’insécurité, contre les violences d’une manière générale et la dégradation des biens. Plus il y a de collaboration en amont sur des situations, plus simple sera la gestion du dossier par la Justice.
Ce CLS a été perçu par tout le monde comme le maillon transi- toire pour aller plus loin et offrir de meilleures réponses dans la
lutte contre le sentiment d’insé- curité de manière générale.
: est-ce que chaque partie prenante
poursuit le même objectif ?
C.B. : nous œuvrons pour une cause commune : que tout se passe pour le mieux sur notre territoire. Nous desservons avec 19 lignes vingt communes du Centre Essonne et nous transportons quotidiennement 87 000 personnes. Nous ne pou- vons pas nous permettre de prendre ces questions de sûreté et de sé- curisation à la légère.
: quelles sont les autres actions que vous
menez au quotidien pour réduire les incivilités ?
C.B. : comme beaucoup d’opéra- teurs, nous avons commencé il y a vingt ans avec les grands frères puis avec les adultes relais. Nous avons renforcé la présence hu- maine sur le terrain et monté en gamme dans la relations aux ha- bitants et aux clients du réseau. Conséquence : le nombre d’incivi- lités a baissé. Nous sommes passés de 1000 en 1998 à 387 en 2018. C’est encore trop, nous en sommes conscients mais notre objectif est de rester en dessous de la barre des 400 de façon pérenne et du- rable. Mais pour y arriver, il nous fallait un effet transitoire incarné par le CLS.
: pour quelle raison souhaitez-vous mettre en
œuvre l’arrêt à la demande ?
C.B. : cette mesure est l’une des innovations territoriales que nous allons développer. L’arrêt à la de- mande entre deux stations de bus a pour but de rassurer les clients qui éprouvent un sentiment d’in- sécurité. Il s’agit de les rapprocher de leur domicile ou de leur lieu de travail à certaines heures. Nous
UNE CHÔSE EST SÛRE : SI NOUS N’AGISSONS PAS AU QUOTIDIEN POUR MAÎTRISER LES INCIVILITÉS, LA DÉGRADATION DU CLIMAT SOCIAL EST TRÈS RAPIDE.
espérons déployer cette mesure au cours du second semestre 2018. Mais cela nécessite des ajuste- ments des temps de parcours, de former les conducteurs, recenser les points critiques et diffuser l’in- formation auprès des usagers.
: quels sont les moyens consacrés par TICE à
la sûreté du réseau ?
C.B. : sur les 550 salariés que compte l’entreprise, une centaine de personnes œuvre au quotidien à la lutte contre les incivilités. Ces agents mènent des actions de proximité pour pacifier le réseau. Le service de médiation compte 38 salariés. Nous avons 35 contrô- leurs. Le service de développement social, créé il y a 20 ans, compte 5 agents. Ils sont quotidiennement au contact du monde associatif, de l’Education nationale. Ils inter- viennent en milieu scolaire, dans les structures d’insertion profes- sionnelle, valorisent des transports, expliquent ce qu’est une mobilité durable et utile. Leur mission est de désamorcer des situations qui potentiellement pourraient être conflictuelles. Et ce sept jours sur sept, de 6h à 1h. Ce n’est pas phi- lanthropique. Leurs actions ont un réel impact. Parallèlement, nous avons développé des moyens tech- niques, comme la vidéosurveillance. Notre PC de régulation/sécurité est relié à la Préfecture de police de Paris et à la salle de commande- ment interarmées de la Direction de la sécurité publique de l’Essonne. Toutes ces actions ne relèvent pas de la philanthropie : c’est un travail de longue haleine qui porte ses fruits. une chose est sûre : si nous n’agissons pas quotidiennement pour maîtriser les incivilités, la dé- gradation du climat social est très rapide.
PROPOS RECUEILLIS PAR CHRISTINE CABIRON
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 MOBILITÉS MAGAZINE 17 - JuILLET 2018 - 21
 






























































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