Page 5 - Voyages & Groupe n°17
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                ”Imbroglios
L e rendez-vous annuel des professionnels du tourisme, IFTM Top Resa, ouvrira ses portes le 25 septembre. Une quarantième édition qui sonnera le glas pour le MAP Pro.
Créé en 2009 dans la foulée d’une association (complètement) manquée en mars 2008, avec le Salon mondial du tourisme (destiné au grand public, il n’a pas convaincu les professionnels), il devait ainsi permettre d’assurer la continuité des feus Mitcar et autres MitInternational. Du moins pouvait-on l’espérer... D’autant que leurs disparitions laissaient un vide évident quant à la place qu’ils donnaient au marché groupe et à ses acteurs. Comme en jugeaient d’ailleurs alors à l’époque les professionnels.
Pendant six ans, sous la forme d’un workshop et non plus d’un salon, le MAP Pro perdurera de façon indépendante, avant de passer sous l’égide de Reed Expositions qui le rachètera en 2014. Dix ans, en tout, durant lesquels s’enchaîneront bon an mal an des éditions, qui ne retrouveront pas cependant, reconnaissons-le, leur dynamisme d’antan. Avec des exposants qui commençaient à rester sur leur faim...
En 2018, Reed Expositions règle définitivement la question en rebaptisant le MAP Pro par « La Destination France ». Une décision finalement sans surprise parce qu’elle offre ainsi à IFTM Top Resa, sous une même bannière, une image à la fois internationale et nationale, une dernière carte qui manquait jusqu’alors. Dans cet objectif, c’est une décision que je partage, mais regrette - je persiste et signe* - qu’elle ne conduise au fil des éditions à une mise en avant d’un territoire, au détriment d’une cible majeure que sont les acteurs du tourisme de groupe, qu’ils soient exposants ou visiteurs. Si, certes, la France se découvre en individuels, elle se dévoile aussi en groupe, à travers nombre d’acteurs spécialistes de ce marché, expliquant justement LA raison pour laquelle ils renouvelaient chaque année leur présence au MAP Pro.
Mais, le ton est donné. Et pour ces fidèles exposants qui ont choisi de revenir lors de cette édition 2018, c’est bel et bien « une nouvelle aventure » qui commencera, résumaient-ils unanimes à Voyages & groupe (lire en page 26). Partagés malgré tout entre leur adhésion à cette mise en avant de la France et leur interrogation quant à la pertinence des contacts engrangés. Des doutes fort logiquement - on y revient - plus soulignés du côté des prestataires qui ont fait du groupe leur principal cœur de cible.
Sans compter ceux parmi les « fidèles » qui n’opèrent pas forcément sur l’Hexagone (ou très peu) mais ne visent que ce marché groupe. Vous le sentez le paradoxe ? Nul besoin de faire un dessin ou un PowerPoint ! En effet, quelle visibilité sera apportée à leur spécificité auprès des visiteurs? Leur marque de fabrique, c’est le groupe ! Et, pour eux, pas question d’aller se perdre dans les allées des destinations étrangères. Un repli (contraint ?) sur « La Destination France » s’est donc imposé de lui-même, « parce qu’il faut aussi être présent à ce rendez-vous annuel », avouaient certains, prêts à « jouer le jeu » pour cette première! Avec à la clé, quatre jours (au lieu de deux), pour se faire une opinion. Alors, ce double investissement (humain et financier) sera-t-il à la hauteur de leurs espérances ? Disons, pour rester optimistes, que les a priori peuvent tomber et muer en bonnes surprises. « Il n’y a rien de négatif dans le changement, si c’est dans la bonne direction », disait Winston Churchill.
Editorial
 CATHERINE MAUTALENT / Rédactrice en chef “ (*) Voir l’édito de Voyages & groupe numéro 9, novembre 2017
VOYAGES & GROUPE 17 - SEPTEMBRE 2018 - 5

























































































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