Page 3 - Voyages & Groupe n°33
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”Chronique
d’un désastre programmé
A défaut de convaincre tout le monde de la pertinence des
choix stratégiques qui sont les siens dans la lutte contre la
pandémie de Covid-19, l’exécutif a multiplié à partir du 17
mars, avec plus ou moins de bonheur, les aides de toutes
natures aux différents secteurs économiques au bord de
l’asphyxie. Le tourisme, en plein démarrage de sa saison de
printemps, s’est retrouvé du jour au lendemain avec un
encéphalogramme plat, sa clientèle étant interdite de
déplacement tandis que tous les sites avaient l’obligation
de fermer leurs portes... Il faudra attendre le 14 mai pour que
soit enfin évoqué avec grandiloquence « un plan Marshall
du tourisme » à base de chômage partiel, de prêts
supplémentaires et de bonne volonté des banques, enjointes de reporter de 12 mois les échéanciers en cours. Au passage, ont aura d’ailleurs oublié les autocaristes, pourtant architectes majeurs du tourisme de groupe et tout autant impactés pour certains que les compagnies aériennes ou les restaurateurs. Autre moment fort de cette mi-mai, les Français ayant été sages pendant deux mois, l’exécutif leur donnera le droit de partir en vacances cet été, en France. A vot’ bon cœur... On attend désormais la prochaine fournée de bons points, avec la réouverture autorisée des restaurants et autres cafés, celles des parcs de loisirs (qui sont visiblement bien plus dangereux que la ligne 13 du métro parisien), et l’ouverture nationale des plages aux moins « dynamiques » d’entre nous. Pour la réouverture des frontières (sans quarantaine) et le retour à la normal dans l’aérien, il faudra encore patienter. Et comme beaucoup commencent sur ce sujet à se cacher derrière la nécessité d’une « harmonisation à l’échelle de l’Union Européenne », il y a franchement de quoi s’inquiéter...
Pierre Cossard/ DIrECtEur DE LA réDACtIOn “ VOYAGES & GROUPE 33 - MAI 2020 - 3
Editorial