Page 29 - MOBILITES MAGAZINE N°38
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                  Politique & institutions
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ments, il existera donc des marges de progression pour d’autres modes doux. D’autant que le secteur du vélo a été lui aussi fortement im- pacté économiquement par la crise. Ses acteurs estiment à 75% la perte de chiffre d’affaires subie durant la période du confinement. Quant aux transports en commun, les contraintes sanitaires et de distanciation à respecter dans ces transports de masse continuent d’effrayer les citadins. une nouvelle enquête du quotidien régional Le Progrès le confirmait le 12 mai dernier, plus de 82% des lecteurs ne se sentaient pas encore prêts à utiliserdenouveaulesTransports en Commun Lyonnais, soit ap- proximativement le même score qu’une semaine auparavant.
Obtenir les mêmes aides que les vélos
« Avec le Covid-19, l’utilisation des EDP devient un enjeu sanitaire », n’hésite pas à proclamer Fabrice Furlan, président de la Fp2m. Dans ces conditions, il est logique que les professionnels s’engouffrent dans la brèche pour disputer la prédominance du vélo dans les villes. « Moins coûteux que le vélo, il est nécessaire d’aider les futurs utilisateurs à acheter mieux pour leur sécurité. La profession s’étonne de l’absence de primes d’aide à l’achat comme c’est le cas pour le vélo », poursuit Fabrice Furlan. Ils veulent avoir accès, par exemple, aux 500 M€ revendiqués par Ré- seau Action Climat France, dans le cadre de la mise en œuvre d’un fonds d’urgence vélo. Cyclofix, le leader de la réparation de vélos et d’engins de la micromobilité, a
mesuré l’utilisation que les français souhaitaient privilégier après le 11mai. Ils sont 29% à préférer des moyens de transport plus durables qu’avant le confinement. Toujours selon Cyclofix, les modes de trans- port verts passeraient de 29% avant le confinement à 38% post confinement, alors que les trans- ports en commun seront logique- ment désertés avec une baisse de 63%. C’est sans doute ces ten- dances futures qui incitent les au- torités organisatrices et les opé-
rateurs de transport en commun traditionnels à se rapprocher des acteurs de ces nouvelles formes de mobilité urbaine et périurbaine, pour faire jouer la complémentarité et les interconnexions. Ils souhaitent sans doute aussi être présents sur un secteur des micro-mobilités qui poursuit sur sa croissance galo- pante : le chiffre d’affaires de 287 M€ enregistré en 2019, devrait passer la barre des 400 M€ cette année...z
JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
   3 QUESTIONS À /Grégoire Hénin vice-président de la Fédération
des Professionnels Micro-Mobilité (Fp2m)
Mobilités : comment est née la Fp2m, et que représente-t-elle aujourd’hui ? magazine
Grégoire Hénin : sa création date de 2016. Devant la croissance du nombre d’engins constatée par les pouvoirs publics, ceux-ci ont souhaité installer une réglementation et discuter avec des représentants organisés et structurés pour l’établir. nous avons participé aux assises de la Mobilité pilotée par elisabeth borne puis participé aux discussions dans le cadre de l’élaboration de la Lom. aujourd’hui nous avons plus d’une trentaine d’adhérents qui représentent environ 80% du marché, en France. Ce sont des importateurs, des fabricants, des importateurs, des revendeurs, des fournisseurs de service, des assureurs et des prestataires de services de tout ordre.
Mobilités : quelles sont les caractéristiques et atouts de la micro-mobilité ? magazine
G. H. : si l’on prend la trottinette électrique dont on parle beaucoup aujourd’hui, elle n’a pas les inconvénients du vélo. son encombrement est moindre, son stationnement est plus facile, en voirie ou au domicile, et elle est moins sujette au vol. De plus, elle peut être embarquée à bord d’autres véhicules privés ou de transport public. Pour les trottinettes élec- triques, il faut prévoir un temps de recharges compris entre 2 et 4 heures pour une utilisation quotidienne qui peut monter jusqu’à 100 kilomètres. La durée de vie va de six mois à deux ans et son prix d’achat moyen se situe autour de 600 euros contre 1 700 euros pour un vélo à assistance électrique.
Mobilités : comment voyez-vous l’avenir de la micro-mobilité ? magazine
G. H. : en milieu urbain, la croissance que nous connaissons aujourd’hui devrait se poursuivre. Un appel d’offre pour les trottinettes électriques en libre service est en cours à Paris, pour 15 000 unités, un autre à Lyon, pour 5 000 unités, alors que celui de Marseille en a attribué 2 000 à bird, 2 000 à Circ et 2 000 à Voi. La Fp2m est détentrice d’un Certificat d’economie d’energie qui va nous permettre d’accompagner notre développement selon trois axes : évaluer l’impact de nos engins sur les économies d’énergie, sensibiliser et informer les personnels et mettre en place un baromètre de la micro-mobilité ouvert à toutes les parties intéressées. et pour les particuliers, nous demandons que son achat soit éligible aux aides publiques comme c’est déjà le cas en italie par exemple.
PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-FRANÇOIS BÉLANGER
       MobiLités Magazine 87 - JuIn 2020 - 29
 
















































































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