Page 51 - MOBILITES MAGAZINE N°38
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                  Technologies & innovations
ières « hors pétrole » ?
  Fabio Ferrari, vice-président de l'aFHYPac en charge de la mobilité
Patrick corbin, président de l'association Française du Gaz
lectivités ! Ceci conforte les régions dans leur rôle pilote. C'est déjà le cas dans les Hauts-de-France, en Bourgogne Franche-Comté ou en Auvergne Rhône-Alpes. Fabio Fer- rari relève d'ailleurs « que la dy- namique industrielle et énergétique, on la trouve plus facilement autour des régions qu'au niveau de l'Etat ». Un parallèle troublant avec ce qui se passe autour de la filière du bioGnV.
Un plan de relance post- covid-19 ?
Si l'hydrogène a subi un revers avec la suppression de 50% des budgets dédiés au déploiement des électrolyseurs à énergies re- nouvelables, l'AFGnV réclame quant à elle un véritable plan de relance structuré en faveur du GnV et du bioGnV. Malheureusement, des discussions en cours à la Di- rection Générale de l'Energie sus- citent de vives inquiétudes dans la filière bioGnV. Un décret d'ap- plication de la loi Energie-Climat de novembre 2019 excluerait le bioGnL du dispositif des Certificats d'origine. Or ceux-ci sont indis- pensables pour être crédités au titre des Certificats d'Economie d'Energie pour les transporteurs. Si le texte devait passer en l'état, ce serait la mort du bioGnL et la remise en cause des installations de bio-méthanisation situées hors réseau GrdF. Patrick Corbin, prési- dent de l'Association Française du Gaz rappelle : « c'est une réalité : lorsque le gaz est distribué, que cesoitduGNLouduGNC,ilya forcément un couplage des deux dans les stations. Nous voulons absolument qu'il y ait une équité
pour tous les usagers des trans- ports terrestres utilisateurs du GNV ». Concrètement : un même exploitant utilisateur d'un autocar Scania InterLink LD GnC aurait droit, moyennant un plein de bioGnV, aux Certificats d'origine. Et il n'y aurait plus droit s'il faisait le plein d'un autocar Scania Interlink MD à réservoir GnL ! Sans com- mentaires...
L'AFGnV suggère un crédit d'impôt équivalent à 20% de la valeur pour un véhicule jusqu'à 3,5 t, porté à 25% pour un véhicule de plus de 3,5 t - ce qui correspond peu ou prou au surcoût du véhicule par rapport à un modèle Diesel -.Le dispositif actuel repose sur des suramortissements déductibles de l'impôt sur les sociétés. Mais rares seront celles qui feront des béné- fices en 2020, voire en 2021, ce qui rend l'incitation inopérante. L'AFGnV a chiffré cette mesure à 30 M€ par an pour les exercices fiscaux 2020, 2021 et 2022. Pour préserver l'activité de la filière, sa- chant que de nombreuses PME françaises sont actives dans la construction de compresseurs et stations (comme Cirrus), l'AFGnV suggère également un crédit d'im- pôt pour les entreprises couvrant 10% de l'investissement (plafonné à 100 000€ par station) dans une station GnV privative. La filière souhaite également la pérennisa- tion des financements engagés au titre de la Loi de transition énergétique pour la croissance verte de la part des collectivités (équipement des dépôts et parcs de véhicules GnV), une proposition relayée par Régions de France.z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations.
il n'y a pas que l'argent dans la vie
Des industriels autour de l'hydro- gène, la France en compte plu- sieurs. Faurecia pour le stockage et les réservoirs, Michelin et Symbio pour les piles, Air Liquide, EDF ou Engie pour la production et distri- bution de l'hydrogène, Alstom et Safra pour les véhicules terrestres de transport de voyageurs, McPhy pour les électrolyseurs, etc. Il y aurait « une réelle implication de la Direction Générale des Entre- prises pour identifier les PME et ETI industrielles vers lesquelles il faut développer et cibler les aides à l'investissement. Nous sommes sollicités toutes les semaines pour identifier les besoins », explique Stéphanie Paysant de l'AFHYPAC. Pour les financements, Fabio Ferrari évoque le rôle de l'Union Euro- péenne : « L'Union Européenne est prête à financer ces pro- grammes à raison d'un abonde- ment d'un euro pour 1 euro mis en place dans le pays membre ». Peu importe que le financement vienne de l'Etat ou d'autres col-
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