Page 3 - Voyages & Groupe N°3
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                ” C’est pas (encore) gagné!
Le 7 mai, la France aura un nouveau président de la République. Une nouvelle équipe gouvernementale aussi. Quid de la place donnée au tourisme ? Tout au long de la campagne, on ne peut pas dire que le secteur ait mobilisé les di érents partis. Quelques annonces ici et là, quelques projets en  ligrane... Le tout - comme toujours - a minima. Et encore moins d’engagements fermes. Quant à un possible ministère du Tourisme, pas question ! Mais, plutôt un secrétariat d’Etat rattaché à un « grand » ministère.
Les quinquennats se suivent et se ressemblent. Alors que tous - professionnels,
gouvernement, institutions - s’accordent à dire que le tourisme n’est pas considéré
à sa juste valeur, le secteur demeure le grand oublié des politiques. Faut-il encore
rappeler ici qu’il représente tout de même 7,4% du PIB, deux millions d’emplois
directs et indirects et plus de 300 000 entreprises ? François Hollande en avait fait
«uneprioriténationale», martelantmêmequ’ildevait«êtreérigéengrandecause
nationale »... Sylvia Pinel, Fleur Pellerin, Thomas Thévenoud et en n le discret
Matthias Fekl* se sont succédé, parfois rapidement, au poste de secrétaire d’Etat en
charge de la promotion du Tourisme, sous la tutelle de Laurent Fabius, alors ministre
des A aires étrangères. Une stratégie a été posée sur l’o re, l’accueil, le développement
du numérique, la formation et l’investissement. Parallèlement, des actions ont été
menées, certaines spontanées, d’autres dictées par la série d’attentats perpétrés
sur le territoire hexagonal. Des événements tragiques qui ont mis à mal le secteur
touristique français, venant s’ajouter à la faiblesse d’une France qui a toujours cru
su sant l’attrait de sa carte postale. Gravée au panthéon touristique mondial
depuis les années 80, elle ne parvient cependant pas à faire de cet a lux de visiteurs
une manne économique conséquente. Les e orts menés par les pays concurrents en termes d’attractivité et de promotion ont de leur côté payé, avec pour conséquence de faire peser désormais sur l’Hexagone une menace sur le fragile échiquier mondial du tourisme. Pour pallier ses lacunes, pas de recette miracle, mais certainement l’impérieuse nécessité d’une vision politique pour accompagner les bonnes volontés. En se rapprochant aussi des professionnels du secteur. Ceux du terrain. Parce que le tourisme est incontestablement une industrie qui compte et qui comptera de plus en plus à l’avenir dans la balance économique. Dans ce secteur fortement concurrentiel, et alors que le nombre de touristes dans le monde va passer d’un à deux milliards en 2030, c’est une évidence que de s’adapter, de corriger les insu sances et d’anticiper les évolutions. Comme le reconnaissait récemment Jean-Marc Ayrault, ministre des A aires étrangères : « Un grand chantier reste à faire pour que la France reste une destination mondiale ». Il n’a malheureusement pas été le premier à le souligner. La ritournelle en somme.
CATHERINE MAUTALENT / Rédactrice en chef “
(*) Nommé le 21 mars dernier ministre de l’Intérieur en remplacement de Bruno Le Roux, démissionnaire... A l’heure où nous écrivions ces lignes, Matthias Fekl n’avait pas été remplacé.
Editorial
 VOYAGES & GROUPE 03 - AVRIL 2017 - 3












































































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