Page 7 - Voyages & Groupe n°20
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                pleine ascension
coquilles plus de 200 000 pèle- rins. Sur les cinq routes qui mè- nent au sanctuaire espagnol se côtoient randonneurs, pèlerins et amateurs d’art roman. Motivés par un besoin de se ressourcer, une quête de sens et un désir de découvrir le patrimoine français.
Une manne économique
Et le tourisme spirituel n’est pas l’apanage des seuls croyants ou pratiquants, mais aussi des non croyants désireux de vivre des expériences, personnelle ou en groupe. Des amateurs de lieux d’histoire, souhaitant s’éloigner de la société de consommation. Ce type de tourisme séduit au- jourd’hui un public de plus en plus large et de plus en plus in- ternational. Selon l’Organisation mondiale du Tourisme (OMT), 37% des déplacements interna- tionaux sont liés au tourisme cul- turel dans lequel les aspects re- ligieux et spirituels ont une part importante. Ils représenteraient 44% de l’ensemble du tourisme culturel en France. Une manne économique pour l’Hexagone et un levier pour développer la
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conception de circuits touris- tiques à partir de sites religieux. « Le tourisme spirituel est un marché à fort potentiel écono- mique », confirme Atout France, qui chaque année définit un plan d’actions dans le cadre de son Club Tourisme et Spiritualité (voir encadré) auprès des marchés étrangers (grand public et pro- fessionnels) afin d’accroître la notoriété des destinations spi- rituelles françaises. Le tourisme spirituel « est un segment de marché en forte croissance et qui montre une grande résilience face aux crises économiques. Il offre un bon potentiel de déve- loppement pour certaines desti- nations », ajoute Atout France.
Un engouement dépassant la pratique religieuse
Au palmarès des hauts lieux de la spiritualité, on trouve à la pre- mière place Notre-Dame de Paris avec 13 millions de visiteurs an- nuels, suivie de la Basilique du Sacré-Cœur avec 10,5 millions. Quant au sanctuaire de Lourdes, il en attire six millions chaque
année, le Mont Saint-Michel 3,5 millions. « La fréquentation des lieux de pèlerinages adhérents à l’association des Villes Sanc- tuaires (créée en 1994 et dont l’objectif était de faire coopérer les sanctuaires et les offices de tourisme pour qu’ils mènent des actions communes ndlr) a aug- menté régulièrement, en moyenne de 10% sur les trois dernières années, révèle ainsi l’association. On observe depuis plusieurs années un engouement indéniable pour le tourisme spi- rituel qui dépasse largement la pratique religieuse. La part des visiteurs non croyants s’est consi- dérablement développée au dé- triment de celle des pèlerins ». Même si depuis l’attentat de Saint-Etienne du Rouvray en juil- let 2017, l’association a observé un net recul du nombre de groupes programmés dans plu- sieurs villes sanctuaires. A l’in- verse, l’organisation de grands événements a un impact réel sur la fréquentation des destinations qui les organisent. Phénomène d’autant plus marquant qu’ils drainent les pèlerins en grand nombre (qui peuvent aussi de- venir des touristes), mais aussi des visiteurs curieux. Alors que la France reste la première des- tination touristique mondiale, et que le nombre de touristes dans le monde devrait passer d’un à 1,8 milliard en 2030 selon l’OMT, le tourisme spirituel semble donc avoir tous les atouts pour pour- suivre son ascension. z
CATHERINE MAUTALENT
(*) L’association regroupe Alençon, Ars-sur-For- mans, Chartres, Cotignac, La Salette, Le Mont Saint-Michel, Le Puy-en-Velay, Lisieux, Lourdes, Nevers, Paray-le-Monial, Rocamadour, Sainte- Anne-d’Auray, Saint-Maximim et la Sainte-Baume, Souvigny, Thierenbach et Vézelay.
L’essor du tourisme spirituel en France s’explique, entre autres, par la diversité et la richesse des sites religieux ouverts au public.
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Le cloître de Sainte- Anne-d’Auray.
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