Page 7 - Voyages & groupe n°14
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                 maintenance, du renouvellement et de l'exploitation de l'infra- structure ferroviaire. D'autre part, il y a un exploitant ferroviaire, chargé de l'achat des rames et de tous les équipements néces- saires à l'exploitation du service de transport. Guillaume Sauvé le reconnaît : « l'objectif est d'avoir les autorisations de la commission de sécurité pour l'ex- ploitation du service, en mode rush, avant les Jeux Olympiques de 2024 ».
Vers une tarification attractive ?
Détail amusant, ADP, comme le département du Rhône dans le dossier de LESLYS(1) argumente sur un ouvrage « favorisant le report modal de la route vers le fer ». Un point loin d'être aussi formellement assuré selon le rap- port des commissaires enquê- teurs en charge du dossier CDG Express. Mais une réelle attente de plusieurs intervenants dénon- çant une autoroute A1 saturée et des arrivées sur Paris peu ave- nantes. Guillaume Sauvé : « des politiques tarifaires incitatives pour le report modal, c'est ce que nous espèrons ». Sur le site internet du CDG Express, il est fait mention d'un tarif en aller simple à 24 euros en 2023. A ce stade des déclarations d'inten- tion, il serait en effet compétitif en prix/kilomètres/gain de temps face à Heathrow Express, Arlanda Express ou... Rhônexpress. Malgré ce tarif (que certaines personnes dans l'assemblée ont plutôt estimé à 28 euros), Guil- laume Sauvé estime que les deux tiers de la clientèle seront consti- tués de touristes. Le comité ré- gional du tourisme Paris Ile-de- France travaille activement à un « Paris Region Pass » : une offre billettique simplifiée pour les
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site de la Porte de Versailles), tout en préservant les liaisons existantes vers Le Bourget et Paris Nord Villepinte, même s'il reconnaît que ce vaste parc d'ex- positions « pose de grands pro- blèmes d'accès ».
Quels changements d'image espérer ?
Philippe Maud'hui, directeur de l'ingénierie et du développement des territoires au sein d’Atout France, a identifié les points fai- bles de l'accès à Paris depuis Roissy : « trois points noirs de- meurent pour les visiteurs étran- gers venant en Ile-de-France : la perception d'insécurité et les in- civilités, le manque de propreté des espaces publics, et l'acces- sibilité à l'aéroport, tant en terme d'efficacité que de prix ».
Face aux autres métropoles du même rang, Paris est jugée chère. Selon Atout France, si la diffé- rence tarifaire n'est pas flagrante sur l'hôtellerie et la restauration, Philippe Maud'hui attribue cette mauvaise perception aux taxis. « Il y a une attente forte, après les Jeux Olympiques de 2024 pour une amélioration des trans- ports et de l'accueil ». Avant de conclure : « le CDG Express ne doit pas venir en opposition aux moyens existants, mais il doit combler un manque ».
Le CDG Express est un contrat du type partenariat public privé, puisque l'Etat français ne peut financer celui-ci directement. L'objectif est de relier la ville de Paris à l'aéroport en une vingtaine de minutes. La remise du dossier final auprès du ministère des Transports est prévue pour le mois de juillet 2018.z
JEAN-PHILIPPE PASTRE
(1) LESLYS Liaison express de l'aéroport
de Saint-Exupéry, projet qui allait donner naissance à la ligne Rhônexpress ouverte en 2009.
Près de 62 % des touristes
déclarent utiliser métro ou RER pour se déplacer pendant leur séjour.
Tendance
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BERNARD MICHEL, président de Viparis
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PHILIPPE MAUD’HUI, directeur de l’ingénierie et du développement des territoires Atout France
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touristes. Christophe Decloux, son représentant, résume : « pour nous c'est un projet fondamen- tal ». Pour ADP, la saturation des autoroutes A1 et le manque de robustesse de l'exploitation du RER B constituent de réelles me- naces sur l'exploitation de l'aé- roport qui ambitionne d'atteindre à court terme les 70 millions de passagers. Mais, financièrement, le compte n'y sera pas, et il est prévu une nouvelle taxe d'aéro- port pour les passagers arrivant ou quittant la France par Roissy, et ce pour financer les travaux du CDG Express.
Point commun, selon Fraser Brown, directeur du Heathrow Express et président de l'IARO, avec la liaison directe entre Hea- throw (78 millions de passagers revendiqués) et Londres, CDG Express ne concurrence pas les transports ferrés existants. Les dessertes intermédiaires des communes de la Seine-Saint-De- nis et du parc des expositions de Paris Nord Villepinte sont maintenues par le RER B. Bernard Michel, Pdg de Viparis (gestionnaire de sites de congrès et d’exposition) se déclare très heureux d'un tel projet. En effet, il permettrait une desserte directe de la capitale (où Viparis investit dans le palais des congrès de la porte Maillot, ainsi que sur le
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