Page 3 - Voyages & groupe N°9

”Quid du MAP Pro ?
MAP Pro, version 2017, a-t-il vécu ses derniers jours ? Frédéric Lorin, son directeur, l’a laissé entendre... An- nonçant un nouveau format, une nouvelle durée et un salon dédié aux professionnels du tourisme de groupe moins dissocié d’IFTM Top Resa. Le quatrième chapitre d’une longue histoire. A sa première édition, en décembre 1979, le Mitcar « prenait la Bastille » ! En 2000, place au MitInternational et exit la référence à l’autocar. Parce qu’une évolution répondait à une
autre, celle de professionnels devenus de véritables tour-opérateurs.
En 2008, « le MIT » s’accole à un salon grand public et devient le MAP tout court. Un
échec rattrapé dès 2009 avec la naissance du MAP Pro, mais désormais sans les
constructeurs d’autocars.
En 2014, l’événement passe aux mains de Reed Expositions France, mais sera réuni
à IFTM Top Resa dans un même hall qu’en 2015, poursuivant alors sa route, bon an
mal an. Un rachat bien accueilli par la profession, permettant aux deux salons de
jouer la complémentarité, tant sur l’o re internationale que française. Avec cependant
- mais faut-il le rappeler ? - la raison d’être du MAP Pro : refléter cette industrie
touristique bien spéci que qu’est le marché groupe.
Et c’est là qu’il faudra « jouer serré » en 2018. Imaginons la création d’un « village
français », à l’instar de ceux de la croisière, des tour-opérateurs ou des parcs
installés au sein d’IFTM Top Resa. C’est tout à fait envisageable. Reste à dé nir son
emplacement... que l’on espère judicieux. Mais de son nom, les visiteurs ne verront
que la France. Légitime, certes, mais quelque peu réducteur si on fait de l’ADN historique du MAP Pro. Bien sûr, avec cette dernière appellation, la cible groupe n’était déjà plus évidente. Sauf que dans l’esprit collectif, c’étaient le Mitcar et le MitInternational qui « renaissaient de leurs cendres »...
En se focalisant sur la France, ce serait faire disparaître ses opérateurs groupes hexagonaux, mais aussi européens et in- ternationaux, lesquels contribuent à un pan non négligeable de son industrie touristique à travers ses acteurs (les exposants) et ses professionnels (les visiteurs). Aussi, la première question que devra sans doute se poser Reed Expositions sera de savoir s’il faut privilégier une destination ou un marché?
Si la forme - le changement de nom, la mise en place - peut apparaître à certains secondaire, pour nombre d’autres, c’est bienlefond-quelsexposantsetpourquellecible?-quiposerainterrogations.Comment,ene et, fairerencontrerlesuns et les autres sans que les acteurs en place soient clairement identi ables ?
Avec la perspective inquiétante de voir un « voile pudique » jeté sur l’ensemble des opérateurs spécialistes du groupe. Ces derniers seraient désormais mélangés au sein, certes, d’une même famille, le tourisme, alors que leur activité (leur profes- sionnalisme) fait justement toute leur di érence.
CATHERINE MAUTALENT / Rédactrice en chef “ VOYAGES & GROUPE 09 - NOVEMBRE 2017 - 3
Editorial