Page 5 - Voyages&groupe n°19
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                ”Hier encore...
C’est le bilan. IFTM Top Resa a fermé ses portes le 28 septembre, après quatre journées à l’issue desquelles, selon les chiffres de Reed Expositions France, 34 048 visiteurs ont arpenté les allées. En hausse de +4,83% par rapport à 2017. Mais combien d’entre eux ont fait un détour à la droite de l’entrée du hall 7.2, là où trônait la nouvelle zone La Destination France ?
Evidemment, impossible de le savoir. Sinon d’évaluer, de visu, chaque jour passant, le flux. Et un premier constat : pas de bousculades dans les allées. Du mouvement, certes. Du moins les deux premiers jours, et qui plus est pas au-delà de 17h30 environ, alors que le salon fermait ses portes à 19h. Comme au temps qui
était alors dévolu au feu MAP Pro. Pour nourrir l’espoir, on pouvait miser sur les deux autres journées. Un nouveau rythme de croisière auquel les exposants (comme les visiteurs) devaient se plier. Un espoir d’affluence vite douché. Car, dès le jeudi midi, la fréquentation est soudainement devenue très disparate, voire éteinte, et
sans surprise le vendredi. A l’évidence, les 209 exposants (selon Reed Expositions
France) sont restés sur leur faim de ne plus recevoir. Une diète qui a provoqué nombre de déceptions, si ce n’est quelques tensions palpables.
Un nombre d’exposants moindre, alors qu’autrefois le MAP Pro pouvait se targuer d’en compter le double... Certes, avec la présence de prestataires étrangers, côte à côte avec les Français, et rassemblés, tous, par une ambition partagée : le tourisme de groupe ! Las, les voilà, contraints, de fait, cette année, à s’expatrier sur d’autres zones du salon. Venant par là-même renforcer davantage l’image internationale d’IFTM Top Resa. Avec pour corolaire de réduire fort logiquement la représentation hexagonale, dont la mise en place, rappelons-le, était une première.
Et pour Reed Expositions France un double challenge : pérenniser le maintien des fidèles
exposants français du feu MAP Pro, et développer cette nouvelle mouture pour en attirer
de nouveaux. La tâche n’était pas aisée. Mais le résultat est décevant. La Destination
France n’a pas fait le plein de stands. Alors, est-ce que ces participants traditionnels au MAP Pro craignaient que la France n’ait pas toute sa place? Appréhendaient-ils la nouveauté, le changement ? Ou est-ce que les professionnels actifs sur le marché groupe ont été coupés dans leur élan à faire valoir leur spécificité? Faute d’une visibilité avérée. Faut-il rappeler que le feu MAP Pro a toujours été rattaché à la baseline « le workshop des professionnels du tourisme de groupe » et non du tourisme en France... Changer de nom a sans doute brouillé les pistes, tant pour les exposants que pour les visiteurs. Des visiteurs qui, eux, s’étonnaient d’une si faible représentation des destinations françaises. Une absence pour des raisons, sans doute, de stratégie promotionnelle. Préférant plutôt cibler la clientèle étrangère, et participer à des salons déjà bien ancrés dans les rendez-vous annuels du secteur touristique. Estimant, peut-être aussi, le marché de proximité acquis. Sans oublier que, face à elles, les visiteurs traditionnels d’IFTM Top Resa sont majoritairement des agents de voyages plus enclins à vendre l’international que la France. Et plutôt sur une cible d’individuels.
Toutefois, pour se redonner du baume au cœur, une bonne nouvelle au tableau noir de ce bilan en demi-teinte : Reed Expositions France annonçait que 21% des visiteurs du salon étaient motivés par le voyage en groupe (mais sur quelle des- tination ? Sur quelle filière?). Alors donnons-leur l’opportunité de bénéficier d’une réelle visibilité sur ce segment d’activité afin de mettre en lumière ses acteurs! S’il n’est pas déjà trop tard... “
Editorial
 CATHERINE MAUTALENT / Rédactrice en chef
VOYAGES & GROUPE 19 - NOVEMBRE 2018 - 5




















































































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