Page 5 - Voyages et Groupe N°10
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                ”Classe tous risques
2017 s’achève. Con rmant la montée en puissance de la technologie, avec ses start-up qui réinventent le tourisme, et l’appétence désormais revendiquée des consommateurs à vivre « une expérience authentique ». Con rmant une segmentation accrue à travers des demandes de plus en plus pointues, obligeant les professionnels à concevoir des o res personnalisées, pour satisfaire une clientèle de plus en plus
exigeante. Con rmant aussi que la croissance annoncée de 1,8 milliard de touristes d’ici à 2030 par l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) doit s’accompagner d’une prise de conscience de la responsabilité qui incombe aux opérateurs dans l’adoption de pratiques durables.
Alors qu’une vague « anti-touristes » a déferlé sur la planète voyage et que la Tunisie a fait son retour en puissance, 2017 aura été frappée par des attentats sanglants, balayée par le passage d’ouragans dévastateurs, et renvoyée aux limbes du Moyen- âge par une épidémie de peste à Madagascar.
Cette année toujours, le gouvernement a tracé sa feuille de route pour le tourisme,
TUI a remis sur le tarmac la vente de Corsair, Aigle Azur a vu s’envoler son actionnaire
historique, Eurowings a lancé sa première liaison low cost long-courrier, Air Berlin a
été vendue et Air France entend reprendre de la hauteur sur le marché avec Joon.
Au bilan encore : le groupe Salaün a cédé son activité autocar, La Balaguère a été ra-
chetée par l’UCPA, la première destination écotouristique européenne « Villages Nature » a été inaugurée et le discounter alimentaire Lidl s’est ouvert au voyage en France... En marge de ces bouleversements, le label « Club de vacances Qualité garantie » a vu le jour, de même que la charte d’engagement des tour-opérateurs du Seto.
Alors en 2018, quel sera le carnet de voyages ? Déjà ne pas s’attendre forcément au pire sur le plan géopolitique, malgré les indicateurs qui virent au rouge au gré des événements dramatiques qui secouent le planisphère, mais continuer à apprendre à s’adapter. Faire preuve d’une vigilance renforcée et d’une forte réactivité.
Quant au cahier des charges imposé au quotidien, Air France instaurera dès le 1er avril une surcharge GDS. Lu hansa avait ouvert le bal en 2015, IAG est le dernier à s’être joint aux festivités début novembre. Des décrochages en force, face à la NewDistributionCapability(NDC),initiéeparIata,quidevraitlogiquementprendredel’ampleur... Aumenuégalementde 2018, et ce dès le 1er juillet, entrera en vigueur la nouvelle directive relative aux « voyages à forfaits et aux prestations de voyages liées ». Et son épée de Damoclès marquée du sceau du maintien de la responsabilité... « de plein droit », une disposition qui passe mal en France. La profession n’a pas manqué de le faire savoir. En vain. Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, a opposé une  n de non recevoir. Alors, quid de la saine concurrence européenne ?
Mais, comme toujours, la profession saura s’adapter. Pour preuve, selon le dernier baromètre Ra our Interactif, 61% des agents de voyages se déclaraient satisfaits de travailler dans le secteur et con ants dans l’avenir ! Un état d’esprit que l’on aimerait bien voir perdurer en 2018.
CATHERINE MAUTALENT / Rédactrice en chef “ VOYAGES & GROUPE 10 - DECEMBRE 2017 - 5
Editorial
 



















































































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