Page 52 - MOBILITES MAGAZINE N°19
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                 Politique & institutions
   FERROVIAIRE/TER en sursis
Quel avenir pour la “ligne 14”
De nombreuses lignes TER, qui jouent un rôle maillant, voire structurant, régionalement et qui ont même parfois un véritable intérêt à l’échelle du Réseau Ferré National ont pourtant été délaissées au fil des ans par la SNCF.
     Au fil des années et des modifications successives des plans de transport.
Elles sont désormais reprises en mains - et généralement en triste état - par les régions. Première étape de ce tour de France des axes TER menacés, la « ligne 14 » qui, depuis Nancy, dessert Mire- court Contrexéville et Vittel. Une ligne qui pourrait cependant devenir un véritable « cas d’école » dans la région du Grand Est. Avec des solutions qui profiteraient égale- ment à d’autres régions.
Selon la nomenclature de l’ancien réseau de l’Est qui numérotait ses axes, elle est qualifiée de « ligne 14 ». Construite par étapes de 1872 à 1881 selon un axe allant du nord au sud-ouest, elle dessert le centre de l’ancienne région Lorraine dés- ormais inclue dans le vaste en- semble du Grand Est. Depuis Nancy et Pont-Saint-Vincent (proche ban- lieue nancéenne) jusqu’à Merrey
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Régiolis à Contrexéville.
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TER Pont Saint- Vincent.
(gare de l’axe Nancy-Dijon) via Mirecourt, Vittel et Contrexéville, elle totalise 121 kilomètres dont les quatre-cinquièmes sont établis à double voie(1). Une ligne au tracé parfois tortueux avec des rampes maximales de 17‰, et qui est équipée de la signalisation ma- nuelle. Une ligne régionale banale dont la dégradation de la partie centrale s’est fortement accentuée au fil des années.
En perte de vitesse...
En 2016, alors que les rames Re- giolis récemment mises en service ne pouvaient circuler qu’à vitesse limitée (40 km/h) sur 38 km du parcours, la ligne est fermée à tous les trafics sur sa partie centrale entre Xeuilly, au sud de Pont-Saint- Vincent, et Vittel (57 km), et les TER sont transférés sur route. La circulation des trains de voyageurs est limitée à la section Nancy- Pont-Saint-Vincent , alors que la
ligne reste ouverte pour le fret ci- mentier de Pont-Saint-Vincent à Xeuilly (4 km) et de Vittel à Merrey (40 km) en raison de l’importance des flux de trains complets d’eaux minérales issus de la zone thermale. En novembre 2017, la région Grand Est annonçait à la fois le lancement de deux études(2), d’un calendrier d’action et l’élaboration d’un devis de réhabilitation. Ces deux derniers éléments peuvent apparaître pour le moins... élastiques, puisqu’ils évoquent une possibilité de réou- verture de la ligne de bout en bout qui demanderait de trois à dix ans (!) et des montants d’in- vestissement qui totaliseraient 76 M€surdixanset98M€sur trente ans. Pour une rénovation et une modernisation qui seraient réalisées par étapes avec la mise à voie unique au-delà de Pont- Saint-Vincent, la création de divers points de croisement en ligne et en gares, plus l’installation d’un
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