Page 6 - AQMAT Magazine Septembre 2018
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blogue du président
Le courtermisme porte ombrage au déveLoppement durabLe
chaque élection comporte la particularité de polariser
les positions dans la société. tout est amené de manière caricaturale. avec exagération. à gros traits. avec souvent de gros mots. gros, mais pas nécessairement pleins. comme si les électeurs étaient inaptes à saisir les nuances et la subtilité.
décevant jeu de comédiens qui surjouent. qui ont peur d’exposer leur sincérité.
sont alors escamotés les sujets de fond.
La mascarade ressemble à la manière dont on maquille l’asphalte à coups de « putty » sur les nids-de-poule qui évidemment reviennent mettre à risque nos amortisseurs la saison suivante.
tout le débat sur la question du plus bas soumissionnaire lors d’appels d’offres relève de la même eau. aucun gouvernement
n’a la vision d’imposer le prix global que coûtera un produit ou un service.
celui qui inclut les frais d’entretien et de remplacement. celui
qui impacte les emplois au québec et la qualité de la terre sous nos pieds et de l’air
dans nos poumons, sources non seulement de pertes de
qualité de vie, mais aussi de frais économiques énormes en
chômage, en nettoyage, en urgences d’hôpitaux
qui débordent.
Voici comment en gros ça marche
l’évaluation des soumissions, que ce soit à
l’échelle municipale, provinciale, fédérale ou parapublique : - on demande deux enveloppes, l’une pour le qualitatif,
l’autre pour le financier ;
- celle qualitative tente de comparer les équipes,
leur expertise, la réalisation de projets semblables,
plus des aspects parfois esthétiques ;
- celle comptable demande généralement qu’on s’engage
sur un prix. point à la ligne.
or, s’il fallait comparer le prix d’achat d’un véhicule électrique versus à essence, aucune bolt, Leaf ou tesla ne se vendrait. l’intéressé prendra le temps de comparer les offres dans la durée en se posant une question essentielle : combien j’aurai payé au bout de cinq ans ? et si, en plus de l’économie en argent, le consommateur se procure une petite joie intérieure de contribuer à une société plus verte, l’affaire est réglée.
«Pourrions-nous imposer» la notion de prix global ?
quand on parle de choisir des matériaux et des
technologies de construction pour la prochaine école, le prochain immeuble à logements abordables, l’agrandissement de l’hôtel de ville, pourrions-nous imposer la notion du prix global pour comparer sur dix ans, voire vingt-cinq ans, les montants des factures RÉEllEs des propositions, incluant les frais d’entretien et de remplacement, et tenant compte des impacts sociaux et écologiques ?
Moi j’ai confiance que présentés ainsi, dans une logique de développement durable, les matériaux et les technologies qui coûtent plus cher à l’achat seraient préférés s’ils démontrent leur économie à long terme et leurs effets positifs sur l’emploi et l’écologie.
nos grands-parents avait coutume de dire : « on est trop pauvres pour acheter de la mauvaise qualité ! »
richard darveau
président de l’aQmat et chef de la direction
450 646-5842, poste 225 rdarveau@aqmat.org
6 septembre 2018 aQmat magazine