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  de Saint-Jean-sur-Richelieu et lui dit : « Il faudrait installer des réservoirs d’eau sur toutes les maisons pour ramasser l’eau des gouttières et s’en servir pour laver les autos, arroser les gazons, pour les toilettes. Il m’a répondu : « Jeune homme, tu n’as rien compris ; on sera rendu là en temps et lieu quand la population le désirera. Ici, au Québec, on ne manque pas d’eau». C’est vrai, mais le but, c’est d’utiliser le bien que la nature nous offre de la bonne façon. Ce n’est pas parce qu’on a de l’eau qu’on doit la gaspiller.
Ce qui vous a amené d’ailleurs, vers 2014, à prendre un virage important. Bien que l’écologie ait toujours fait partie de l’entreprise,
vous avez créé une division qui s’appelle Soleno Recyclage.
En 2014, Soleno achetait énormément de matières recyclées d’une entreprise à Yamachiche. Cette entre- prise a eu des problèmes financiers importants en
2013. Donc, Soleno s’est impliquée. La mission de cette entreprise c’était de faire travailler des gens ayant des limita- tions fonctionnelles. Alors, en 2014, on a investi dans cette entreprise. Soleno Recyclage mise sur des équipes qui nettoient et qui choisissent les plastiques qui sont recyclables pour nos tuyaux.
Est-ce que ce sont des motifs économiques autant qu’écologiques qui vous amènent à utiliser moins de matière vierge et plus
de produits recyclés ?
Quand on utilise un plastique recyclé, il y a des avan- tages de coût, mais les plastiques recyclés ont évolué. Un plastique recyclé aujourd’hui est aussi de
qualité qu’un plastique vierge. La connaissance se déve- loppe par le travail en laboratoire. Ce qui est arrivé au Texas, le gel et la vague de froid, ç’a créé une instabilité importante. Mais ça fait plus de 25 ans que Soleno utilise le matériel recyclé. La bouteille de shampoing ou le récipient de savon à lessive que nous transformons, ça donne un tuyau qui va être là pour 100 ans. Soleno donne une deuxième vie aux plastiques post-consommation d’usage quotidien.
Parlez-nous de l’importance, pour votre entre- prise, de la recherche et du développement ?
Chez Soleno, on a construit un laboratoire d’un million de dollars avec des équipements complets. On a appelé ça le Pôle d’innovation. Grâce à ce tra-
vail de laboratoire, on est capable de prendre des plastiques de différentes familles et de les amalgamer. La recherche et le développement ça s’applique tant pour les produits finis que pour l’amélioration de nos accessoires.
Est-ce que ça fait partie de vos objectifs d’essayer d’être le plus autonome possible ?
Toujours!Surtoutavectoutcequ’ontraversedepuis deux, trois ans. C’est bon d’avoir des fournisseurs avec nous; ils peuvent trouver le personnel qui
manque, par exemple. Il y a peut-être une perte au niveau économique, mais, en même temps, les fournisseurs, c’est
comme une police d’assurance. Ils travaillent pour me fournir de la qualité à bon prix et ils sont responsables de trouver leur monde.
Qu’est-ce que vous attendez du gouvernement du Québec ?
Je ne m’attends à rien des autres dans ma vie d’entrepreneur. Je fais ce que j’ai à faire. Si un pro- gramme existe et que j’y ai droit, je vais le prendre.
Le gouvernement nous offre de belles choses. C’est à nous de les trouver, de les voir, de les appliquer.
Vous avez investi beaucoup en automatisation, pour combler la pénurie de main-d’œuvre, pour augmenter votre productivité aussi. Mais
on m’a dit que vous avez un robot et que vous l’avez baptisé du nom de votre grand-père. Racontez-nous cette histoire ?
Notre premier robot est vert, aux couleurs de Soleno. On l’a nommé Prospère; pour mon grand-père, mais aussi pour la prospérité et pour l’espoir.
L’automatisation et la robotisation, moi j’y crois énormé- ment. Mais c’est paradoxal, parce que dans mon entreprise à Yamachiche, on s’est engagé en 2014 dans une mission sociale, moralement. Il y a 66 personnes qui y travaillent. Donc, avec cette entreprise de Yamachiche, on est devant un dilemme : comment arriver à faire plus sans déplacer trop les gens ? On va y arriver; à force d’y réfléchir.
Parlons du programme qui vous permet d’ac- cueillir des travailleurs de l’étranger qui était jusqu’à récemment plafonné à 10% et qui vous
permet maintenant d’aller jusqu’à 20 %.
En 2018, on a reçu un premier groupe de 12 per- sonnes qui sont venues du Guatemala. On a eu des Mexicains aussi au fil des ans. J’ai été un de ceux
qui ont parlé à plusieurs reprises pour faire valoir que 10 % ce n’était pas assez. Parallèlement à la main-d’œuvre étrangère, l’autre volet qui va se développer dans les cinq prochaines années, c’est l’automatisation. Donnons-nous le temps d’automatiser et de robotiser et ainsi, peut-être, le 20 % sera moins nécessaire.
On parle d’employés, il y en a plus de 500 qui travaillent pour Soleno, sur dix sites et trois provinces; les États-Unis est-ce un marché
auquel vous réfléchissez ?
Vous ne pouvez pas me poser une meilleure question au sujet de l’entreprise et de notre stratégie de vente. C’est un fait, on vend de plus en plus
aux États-Unis depuis quelques années.
Ceux qui connaissent Soleno me disent: c’est Big Soleno! Mais ils oublient qu’au début c’était une start-up avec une dizaine
d’employés. Et ce qu’on ne sait pas, c’est qu’on vous a offert la présidence alors que vous n’aviez que 28 ans.
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Entrevue présidentielle
































































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