Page 55 - AQMAT_Magazine_Printemps_2022
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Maiko, Japonaise de naissance,
Nord-Côtière par amour,
employée en progression à la Quincaillerie Lauremat de Sept-Îles
Il n’y aurait que 4478 citoyens japonais au Québec et dans les provinces maritimes, selon le ministère des Affaires étrangères du Japon. Maiko Shimizu fait partie
de ce petit groupe. Elle est responsable de la réception, de l’expédition
et de la logistique pour la Quincaillerie Lauremat de Sept-Îles.
«
sur la famille et les amis. Au Japon, la priorité c’est le travail. Je viens du sud-ouest du Japon, où il n’y a presque pas de neige, même en hiver. Ici, il fait froid, il neige et il faut pelleter. Au Japon, il n’y a même pas de pelles! La nourriture c’est différent aussi; tout le monde ne mange pas de poisson cru. Je mange beaucoup de riz, ici on mange des patates. Apprendre à conduire une voiture, c’était tout un défi. Au Japon, le conducteur n’est pas à gauche, il est à droite. Malgré tout, j’ai réussi mon examen de conduite du premier coup, j’ai eu mon permis et j’ai acheté mon auto. »
Mais le plus difficile, selon Maiko, c’est l’apprentissage de la langue. «J’ai appris le français en écoutant les matchs de hockey et des émissions de télévision pour enfants comme les Télétubbies. C’est encore difficile de parler avec moi à cause de mon accent. J’apprécie beaucoup mes collègues de travail; ils sont patients et ils ont toujours pris le temps de m’expliquer et de répondre à mes questions. Je ne connais pas encore tous les mots. Je n’ai pas fini pantoute d’apprendre ! »
Oui, oui, elle a dit « pantoute » !
Au Japon, avec son diplôme universitaire en littérature japonaise, elle travaillait dans le domaine de l’hôtellerie.
C’est l’amour qui a fait de Maiko une Nord-Côtière. « Mon conjoint vient de Longue-Pointe-de-Mingan. Je l’ai rencontré en 2002 lors d’un voyage à Montréal. Après un bref retour au Japon, je suis revenue au Québec pour rester. »
«J’aime beaucoup la vie et la nature sur la Côte-Nord. L’été, on pêche, l’automne, on cueille des fruits et l’hiver on joue dans la neige. C’est très beau ici. »
C’est donc à Longue-Pointe-de-Mingan, village de 490 âmes situé à 200 kilomètres à l’est de Sept-Îles, que Maiko commence sa carrière en quincaillerie. «Longue-Pointe c’est un tout petit village et les possibilités d’emplois sont limitées. La quincaillerie du village, c’était pas mal la seule place pour travailler.
Au Québec, tout est différent. Venant du Japon, c’est un virage à 180 degrés : pas la même culture ni la même nourriture, pas la même mentalité. Ici, la vie est centrée
Le propriétaire m’a donné une chance; il m’a embauché à la réception des marchandises. »
Lorsque les propriétaires de Lauremat achètent le Home Hardware, ils offrent une promotion à Maiko et un transfert à la quincaillerie de Sept-Îles.
Son parcours pour s’intégrer à la société québécoise et faire sa place dans le milieu de la quincaillerie témoigne de sa force de caractère et de sa capacité d’adaptation.
PRINTEMPS 2022 AQMAT MAGAZINE 55
Dossier Employés d’ailleurs
Maiko Shimizu est peut-être la seule employée de nationalité japonaise à l’emploi d’une quincaillerie
dans une région du Québec.