Page 16 - AQMAT MAGAZINE - Juillet-août 2017
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CHRONIQUE RELÈVE
LES CLÉS D’UN TRANSFERT D’ENTREPRISE
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UNE VISION COMMUNE
POUR RÉUSSIR LE TRANSFERT DE L’ENTREPRISE
La réussite d’un transfert d’entreprise repose sur l’établissement d’une vision commune par le cédant et le ou les repreneurs, a n que tous travaillent dans la même direction.
Alain Tremblay
Associé et intégrateur en transfert d’entreprise
Raymond Chabot Grant Thornton
tremblay.alain@rcgt.com
Collaboration spéciale
Au contraire d’une simple vente d’entreprise, où l’ancien propriétaire se retire immédiatement, le cédant qui transfère son entreprise continuera d’être impliqué pendant un certain nombre d’années (de deux à huit ans, en règle générale) dans les activités et fera équipe avec le repreneur.
C’est dire à quel point l’aspect humain joue un rôle déterminant dans le processus de transfert, car les deux parties doivent concilier leurs visions. Que vous soyez cédant ou repreneur, vous devrez sans doute mettre de l’eau dans votre vin.
Bien communiquer
La clé du succès est d’établir une solide communication. Vous devez faire preuve d’écoute et de respect, chercher à comprendre la position de votre nouveau partenaire et être sensible à ses préoccupations.
Cette ouverture d’esprit est particuliè- rement importante lorsque le cédant et le repreneur appartiennent à des générations différentes, comme c’est souvent le cas. Prenons l’exemple d’un entrepreneur de 65 ans qui a toujours eu l’habitude de travailler plus de 10 heures par jour dans les bureaux de l’entreprise. Il aura possiblement de la di culté à accepter que le jeune de la génération X ou Y, à qui il s’apprête à laisser les rênes, quitte le bureau assez tôt pour aller chercher les enfants à la garderie. Pourtant, dès les enfants au lit, le jeune repreneur se rebranchera à distance sur le serveur de l’entreprise et travaillera jusqu’à tard dans la soirée...
La bonne harmonie est donc souvent une question de perceptions : seul un dialogue franc permet d’éviter les malentendus.
L’union parfaite
Pour que l’union fonctionne, cédant et repreneur doivent partager les mêmes valeurs fondamentales et doivent être faits pour s’entendre. Sinon, ils se trouve- ront rapidement en situation con ictuelle.
Comment perçoivent-ils les rôles et responsabilités de chacun ? Sur combien d’années prévoient-ils réaliser le transfert ? Quelle direction veulent-ils donner à l’entreprise ? Prévoient-ils des investissements importants ? Voilà autant de questions qui permettront de constater si l’approche et les visions des deux parties sont conciliables.
Il importe aussi de s’assurer que le repreneur potentiel comprend bien la culture de l’entreprise, ainsi que les défis et les sacrifices qu’implique le fait d’être entrepreneur. Par exemple, dans les moments di ciles, il doit être disposé à renoncer momentanément à son salaire. Parfois, après discussion, un repreneur potentiel peut reconnaître que l’aventure entrepreneuriale n’est pas pour lui.
Dans le cas d’un transfert familial, il est souvent di cile pour les parents et les enfants de parler franchement de leurs désirs et de leurs préoccupations. Les rencontres individuelles avec le conseiller, portes closes, sont donc très utiles pour mettre les choses au clair et éviter tout con it. Il pourrait même en ressortir que tel enfant, plutôt que tel autre ciblé par les parents, est le plus apte à assumer le leadership.
Maintenir l’harmonie
Une fois qu’ils ont établi que le cédant et le repreneur sont sur la même longueur d’onde, les conseillers agiront comme coachs, formateurs et conciliateurs. Ils contribueront à élaborer un calendrier de travail et des stratégies pour arrimer la vision de tous.
Imaginons qu’un cédant veut tout contrôler ou a un style de gestion très différent du repreneur. Le conseiller pourrait alors proposer une structure organisationnelle qui permette à chacun de participer pleinement aux activités de l’entreprise et de travailler en harmonie.
16 JUILLET-AOÛT 2017 AQMAT MAGAZINE