Page 29 - AQMAT Magazine Juillet-août 2019

la Ville ne connaît pas le nombre exact d’immeubles chauffés au mazout. « on doit être capable de cartographier et de coter tous les bâtiments sur l’île de Montréal. C’est pourquoi nous allons établir un programme de recensement des bâtiments chauffés au mazout avec l’aide des fondations trottier, (David) Suzuki et du C40 », a indiqué Mme Plante.
Dans le secteur résidentiel, passer du chauffage au mazout au chauffage électrique peut coûter plusieurs milliers de dollars. la Ville compte travailler avec Québec pour bonifier des pro- grammes d’aide comme Chauffez Vert.
Ailleurs au Québec
Une recherche effectuée récemment ne nous a pas permis de constater que ce mouvement était en voie de se propager à de nombreuses villes pour le moment. la Ville Mont-Royal, sur l’île de Montréal, a indiqué son intention de faire comme Montréal d’ici 2025.
À la Ville de Québec, l’attaché de presse du maire labeaume, Paul-Christian Nolin, indique que le Plan de réduction des gaz
à effets de serre de la ville prévoit la conversion des systèmes de chauffage au mazout des bâtiments municipaux vers le gaz naturel ou l'électricité. toutefois, l’idée d’imposer une inter- diction chez les citoyens n’a pas encore été abordée.
Chez Home Hardware, dont les quincailleries sont présentes dans plusieurs petites municipalités, le directeur du dévelop- pement des affaires pour le Québec, Mario Durocher, nous a répondu qu’à sa connaissance, ces magasins ne vendaient pas de fournaises au mazout.
Chez les autres bannières, si plusieurs proposent des acces- soires pour l’entretien des fournaises (filtres, pièces, etc.), on ne trouve pas d’appareils de chauffage au mazout dans les magasins. exceptionnellement, certains proposent des systèmes bi-énergie.
Il faut se tourner vers SoNIC, la division pétrole de la Coopérative fédérée, pour trouver un service de promotion du mazout et de ses avantages comme système de chauffage, avec un service en ligne. SoNIC vante l’évolution des techno- logies des brûleurs et des réservoirs pour inciter la clientèle à choisir ce type de chauffage.
ActuAlité
enCore 300 000 haBitations Chauffées au mazout
On estime à environ 300 000 le nombre d’habitations qui utilisent encore le mazout comme chauffage principal ou d’appoint. Cela correspond à des émissions de GES de 600 000 tonnes de CO2 équivalentes (tCO2éq.), soit environ 220 millions de litres de mazout, explique Nathalie Desrosiers, conseillère aux affaires stratégiques et à la mobilisation citoyenne à la Direction générale des affaires stratégiques de Transition énergétique Québec, un orga- nisme que le gouvernement actuel promet d’éliminer.
Le programme Chauffez vert, actuellement administré par TÉQ, subventionne environ 4 000 conversions de sys- tèmes de chauffage au mazout par an, et ce, depuis 2013.
Hydro-Québec estime pour sa part à 88 000 le nombre de foyers québécois qui chauffent uniquement au mazout. Leur consommation équivaut à une demande de 440 MW.
Elle prévoit que le tiers des 100 000 clients biénergie au Québec se convertiront au chauffage entièrement élec- trique d'ici 2030.
À terme, la demande de puissance s'accroîtrait alors d'environ 170 MW. En réponse à cette attrition accélérée, les distributeurs de produits pétroliers cherchent fébrile- ment des solutions de remplacement.
« Nos membres regardent
d'autres combustibles »,
fait valoir Sonia Marcotte,
présidente-directrice
générale de l'Associa-
tion des distributeurs
d'énergie du Québec,
mais « on ne souhaite
pas que les équipements
de chauffage utilisant
le mazout sortent des
sous-sols des maisons.
Des combustibles renou-
velables s'en viennent,
qui peuvent être faits à
partir de biomasse, de
copeaux de bois. Avec ça,
on peut faire du diesel
renouvelable qui pourra
être utilisé dans les équipements de chauffage. »
Les distributeurs d'énergie entendent ainsi fournir l'argu- ment de la dernière chance en faveur de la biénergie. « On souhaite une transition graduelle. Hydro-Québec a encore besoin de nous pour ses pointes », assure Mme Marcotte.
sonia marCotte
Présidente-directrice générale de l'Association des distributeurs d'énergie du Québec
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